vendredi 23 août 2019

Grenadines (de Saint Vincent) : Tobago Cays


Partant de Canouan, nous suivons les indications du guide des Antilles. La mer est agitée et le vent assez fort donc le bateau gite. Nous surveillons le profondimètre, très rapidement le fond passe de 30 m d'eau à 10 mètres avec de part et d'autres des récifs apparents autour de nous.

Cartes issue du Tobago Cays Marine Park
On doit faire attention à ne pas s'écarter de la route figurant sur les cartes marines : un cap à suivre y est indiqué, il permet d'éviter les écueils.

Heureusement la traversée n'est pas longue (2 heures). Le vent n'étant pas favorable, on fera une partie de la traversée à la voile et la dernière partie au moteur face au vent.

Après avoir laissé Mayreau sur notre tribord, nous prenons le cap au 142 ° pour les Tobago Cays. On aperçoit au loin un petit regroupement d'iles. On y arrive... c'est le paradis.

Il y a du vent (plus de 20 nds) et un fort courant entre les iles aussi comme il y a des bouées de libres on décide d'en prendre une. C'est pratique de venir en basse saison, car du coup il y a de la place. Sinon, il paraît que c'est bondé de monde.

Unavoq entre deux ilets :
l'ile nommée "Petit Bateau"
et en face
l'ile nommée "Petit Rameau"

Pour bien se rendre compte de la configuration des iles, on part en faire le tour en annexe.  Plages blanches de sable fin, lagune verte, barrières de corail et rouleaux de vagues sur les écueils, le spectacle est très esthétique et digne d'une carte postale. 

Une des plages de "Petit Rameau"
Ce qui est un peu moins glamour, c'est le sable qui s'immisce un peu partout quand on rentre de la plage. On préfère nager depuis le bateau, c'est beaucoup moins salissant. On ne va pas se plaindre non plus...


Plage de l'ile "Jamesby"
On en profite aussi pour monter aux sommets des petites iles tant le spectacle est charmeur. Il y a toujours un petit sentier pour y arriver. 

Au sommet de l'ile nommée "Petit Bateau"
41 m de haut
Cerise sur le gâteau : la faune locale est facilement visible, tant sur les iles que dans l'eau. Ce sera un festival animalier qui s'offre à nous : iguanes, raies, diodons, pelicans, lézards, carangues ...

Grand Iguane vert
Iguana Iguana
(50-60 cm sans la queue)

Autre iguane vert même s'il est gris...
Il vient faire les poublelles
Dasyatis americana
plus communément appelée Raie Pastenague
Notre permis de navigation d'un mois expirant, nous sommes obligés de repartir vers Union afin de faire notre clearance de sortie. Le visa est valable 6 mois, mais pas le permis. Nous serions bien restés plus longtemps dans ce petit paradis, mais ce n'est pas plus mal de bouger car la météo va se gâter : une onde tropicale (entendez par là coup de vent et grosses pluies) est annoncée dans deux jours, le temps pour nous de nous mettre à l'abris sur l'ile d'Union.

Union sera donc notre porte de sortie de St Vincent et notre prochain post.

Petit cadeau : le film d'une promenade au fil de l'eau dans la lagune Cliquer sur ce lien ici

mardi 20 août 2019

Grenadines (de Saint Vincent) : Canouan

Canouan

Après quelques jours passés à Béquia, il est temps pour nous de continuer notre route vers le Sud. Nous poursuivons notre découverte des Grenadines par l’ile de Canouan.

Heureusement la navigation n’est pas trop longue car la mer est agitée et le vent souffle par rafales, bien plus que prévu. On est donc un peu chahuté.

Charlestown bay
Nous atterrissons à Charlestown bay. L’entrée de la baie n’est pas si simple, il y a des bancs de coraux et des récifs qui nous contraignent à suivre les indications fournis par nos cartes marines. Mais Alain est un expert dans ce domaine et nous rentrons dans la baie sans aucune difficulté. Son œil de géomètre est bien utile dans les navigations un peu hard dans ces iles.

Nous mouillons dans la baie sur la gauche. Le coin est tranquille, seulement 3 bateaux au mouillage. Nous profitons de l’endroit pour prendre un bain bien mérité et vérifier notre ancre (c'est une bonne habitude pour dormir tranquille). Nous sommes un peu déçu par la pauvreté du fond, seulement de l’herbe à tortue et peu de poissons.
Nous décidons de prendre l’annexe et partons faire un tour sur l'ile.

Le ponton du grand complexe hôtelier étant fermé par une grille hérissée de pointes, nous sommes obligés de "beacher" l’annexe sur la plage à coté du ponton des cargos. C'est toujours ennuyeux de mettre l'annexe sur une plage quand on va se promener, car on a alors les pieds mouillés et du sable partout. 

Comme nous sommes Dimanche, il y a beaucoup de monde sur la plage. Nous sommes bien accueillis et plusieurs personnes viennent nous aider à remonter l’annexe.

On part sur la route et remontons vers le centre du village. Peu de chose sont ouvertes. C’est un village en expansion. Beaucoup de construction sont en cours. Un projet de marina avec un grand centre hôtelier est en train de voir le jour au sud de la baie.

Noter la taille des rigoles qui doivent drainer les rares pluies diluviennes
Au premier abord, on se rend compte que l’ile est très aride. Il n’y a pas d’eau et l’on comprend mieux l’état de sécheresse que nous découvrons. Les habitants ont l’air assez démuni. Le charpentier du coin nous explique que beaucoup d’investissements sont faits avec des compagnies européennes et qu’il y a peu de retombées financières pour les habitants de l’ile.

Le haut du village est accessible par un route assez raide, en plein soleil, mais heureusement courte. Au sommet nous apercevons  la barrière de corail qui entoure l’ile côté Atlantique.

Chemin faisant, nous découvrons d'autres habitants de l’ile : ce sont des tortues terrestres. Elles occupent une grande partie du territoire avec les chèvres. Elles sont en liberté et circulent le long des chemins et autour des maisons.
Chelonoidis carbonaria,
la 
Tortue charbonnière à pattes rouges
En redescendant, on s‘arrête à une petite boutique ouverte où on achète des fruits. Il y a aussi en vrac des couches, des bières, des outils, des bonbons, … et de la marijuana (Cannabis). On passera un bon moment à prendre un verre et à discuter avec plusieurs personnes du village dans la toute petite boutique. Ambiance Rasta.

Ils étaient intéressés par Paris qu’ils connaissaient par la télévision. C’est un rêve pour beaucoup de venir visiter cet endroit. Un bon moment de partage, la fumée a due aider aussi...

Nous passerons la soirée à bord d’Unavoq , un peu secoué par le vent qui a repris. C'est un vent qui circule au raz de l'eau, et que l'on voit bien arrivé en observant les risées sur l'eau. L'anémomètre situé à 18m de haut ne le voit pas. Il passe violemment et fait tourner notre bateau comme une girouette.

Demain nous partirons pour les Tobago cays.

samedi 17 août 2019

Grenadines (de Saint Vincent) : Béquia


Port Elisabeth

Depuis la plage, que c'est beau le soir vers 5h30
Nous quittons la baie de Blue Lagoon pour l’ile de Béquia et plus précisément Port Élisabeth. Béquia fait partie de l'archipel des Grenadines, mais appartient à Saint Vincent les Grenadines. C'est toujours un peu perturbant, mais les iles des Grenadines sont réparties entre 2 nations : Saint Vincent et les Grenadines au Nord et Grenade au Sud.


Nous avons 8 miles à parcourir. Quelle belle traversée ! Un peu de vent, des voiles bien réglées, une mer calme et surtout un courant favorable. On traverse à 6 nœuds avec un vent de 10 nœuds.

Mais hélas, lorsque nous entrons dans la baie, nous sommes accueillis par une pluie diluvienne qui nous masque totalement la vue. Même à l’avant sous la pluie, ce n’est qu’un mur blanc sans aucune visibilité.

Nous continuons d’avancer à faible allure en espérant que le voile va se lever. Après quelques minutes, cela commence à s’éclaircir. Nous distinguons quelques bateaux au mouillage au fond de la baie. 

On s’ancre devant une belle plage de sable blanc avec une mer transparente de couleur verte émeraude, où l’on voit les poissons par 8 m de fond. Un vrai régal ! On oublie vite les mauvais moments car on a juste envie de plonger dans l’eau pour aller voir l’ancre et profiter du spectacle.

Après la baignade, nous partons en annexe découvrir Port Élisabeth.

L’annexe est laissée au ponton des Dinghies (ponton à droite des débarcadères des rouliers). La petite bourgade est accueillante et colorée avec ses échoppes, ses bars et ses restaurants. On y trouve également de nombreux magasins d’alimentation et des boulangers. Il y a aussi un « chandeler » pour les bateaux, très bien achalandé en matériel de toute sorte (certes un peu cher quand même).

Ponton aux dinghies
L'eau est tellement claire sous notre annexe

On profite pour aller prendre un cocktail en haut, au bar restaurant  « Papas » où l’on déguste un très bon Morito pour Patricia et un chocolat glacé pour Alain. La vue et le calme sur la baie sont magnifiques.

Le lendemain, nous partons à pied pour découvrir le Fort Hamilton. C’est une petite marche de 20 minutes qui remonte le long de la baie à gauche. L’endroit est agréable et  on a une très belle vue sur toute la baie. En haut un kiosque vous accueille pour se mettre à l'ombre ou à l'abris de la pluie.


En haut du fort Hamilton
Fort Hamilton qui domine la baie

La journée suivante nous partons de bonne heure pour aller à pied au sanctuaire des tortues nommé Old Hegg. En effet, le prix demandé par les taxis est de 80 à 90 EC (environ 30 €) pour faire 5 km. (Ce prix nous a paru déraisonnable pour le peu de kilomètres. Il n’y a pas de « collectivo » pour aller dans cette partie de l’ile). 

La balade est très agréable, bien ombragée. On sort rapidement de la ville pour se retrouver dans la forêt peuplée d’iguanes et de lézards qui surgissent ou traversent devant nous.

Chercher l'iguane en bord de route
Sargasses en marrons sur la gauche

Après ¾ d’heure de marche sur une route déserte, nous arrivons dans la crique du sanctuaire aux tortues. On découvre des bassins où nagent des tortues de différentes tailles. La plus vieille a, selon le guide, 90 ans. Il faut dire que ces demoiselles ont une espérance de vie de 200 ans.`

Tortue à écailles
Eretmochelys imbricata
On apprend que c’est une espèce de tortues en voie d’extinction. Leurs œufs sont ramassés et les tortues sont élevées dans le sanctuaire pendant 4 à 5 années. Puis elles sont  remises à l’eau, on l’espère pour une longue vie. Le prix de la visite est de 15 EC par personne (5 €). Cela sert à l’entretien des tortues qui sont carnivores (mollusques, crabes, crustacés…).
On profite de cette balade pour découvrir l’autre côté de l’ile. Hélas là aussi il y a des quantités de sargasses qui recouvrent de magnifiques plages. Quel dommage !!!

De retour en ville, on va manger local chez un Rasta qui tient un petite cabane blanche à coté du marché aux légumes. Il fait de bonnes soupes végétariennes avec les fruits de l'arbre à pain, des lentilles, des carottes, de la coco... 5 € pour 2 et bien réhydratés, nous sommes ravis.

On fera aussi d'autres rencontres notamment avec les femmes des échoppes de vêtements. L’une d’elles nous expliquent qu’elles font à la main la plupart des vêtements exposés et cela avec de vieilles machines à coudre. Un moment fort pour Alain qui prendra du temps pour expliquer à cette dame comment régler sa vielle machine de marque « Brother ». (Elles ne connaissent pas le réglage de tension de la canette par l’utilisation de la petite vis). Je crois qu’elle se rappellera de ce « frenchie ».

Départ du Foxy Lady
Nos amis du Foxy Lady sont venus nous rejoindre à Blue Lagoon. Ils nous ont suivis à Béquia et ont décidé de continuer leur route vers l’ile de Carriacou. Ils nous quittent au matin pour aller faire le carénage de leur bateau avant de poursuivre leur route.

Voisin de mouillage très esthétique

On les rejoindra dans quelques jours puisque nous souhaitons continuer notre tour des iles des grenadines avant de nous diriger vers Carriacou.

Fort des expériences précédentes nous décidons de prendre un « collectivo » pour aller visiter le musée des baleines situé de l’autre côté de l’ile sur la route de l’aéroport. On nous dépose devant le musée.

Hélas, on apprend que celui-ci a déménagé et se trouve dans la baie de « Friendship bay ». Nous voilà donc repartis à pied pour retraverser la baie.

Après plusieurs minutes de marche où l’on découvre de magnifiques baies et plages, on arrive enfin à ce nouveau musée qui est fermé. On prend quelques photos à travers les grilles et l’on repart sur les routes très pentues et très ensoleillées.

Nouveau musée

Intérieur du musée

Heureusement nous croisons un camion benne qui s’arrête à notre hauteur et propose de nous reconduire en ville. Quelle chance ! On était un peu fatigués de cette matinée de marche en plein soleil.

Arrivé en ville on ira se restaurer avec du poulet grillé au barbecue et une bonne boisson fraiche. Pour nos amis voileux, tous les vendredi et samedi il y a un barbecue local du coté du ponton des dinghies. Prix local et bonne qualité, rien à voir avec les restaurants hors de prix du bord de mer.

Marché aux poissons
On achète 2 filets de perroquet phase bleue
Chaires fermes et goûteuses

En ville il y a 2 maquettistes qui réalisent des miniatures de voiliers de leur imagination. Ce sont de belles réalisations, dommage que l'on n'ait pas la place à bord.





Nous écrivons ces lignes depuis l'ile d'Union, porte de sortie des Grenadines. Bientôt nous serons donc dans les iles de Grenade.

Unavoq au mouillage avant de partir sur Canouan
Notez la boule noire suspendue à la balancine du tangon (pont avant),
elle signifie que nous sommes au mouillage.

jeudi 15 août 2019

Saint Vincent : Blue Lagoon

Blue Lagoon

Le bien nommé lagon bleu
Notre panne de moteur nous donne l’occasion de découvrir cette partie sud de l’ile de Saint Vincent. Juste à l'Est de Kingstown, nous sommes au mouillage à côté de la passe latérale qui permet l’accès à la marina située au fond de la baie. Les fonds sont superbes, nombreuses variétés de poisson dont le poisson lion.
Par contre il y a beaucoup de cailloux qui accrochent la chaîne. Nous irons plonger quasi tous les jours, Patricia étant maintenant à l'aise en palmes & tuba.






Vue sur la marina
Mouillage et marina aussi rouleur l'un que l'autre

A l’aide de notre annexe nous partons découvrir la petite marina. Un hôtel y occupe une grande partie. Plusieurs restaurants dont un à gauche propose des spécialités locales (ouvert seulement à partir de 14 heures). Également sont présents une épicerie et un service de nettoyage pour les vêtements (mais c'est un peu cher, 22 € la machine de 8 kg... séchée et pliée).

Terrasse & boissons pour oublier les déboires mécaniques
Ce sera l’occasion de prendre un verre au bar local avec vue sur Unavoq au mouillage et cocotiers. Après ces quelques jours d’attente des pièces et de réparation, on retournera à la marina pour déguster au « Café soleil » leurs hamburger et surtout leurs sorbets rhum raisins. Un vrai délice !!! 




Boisson locale servie dans des bocaux de confitures

De l’autre côté du lagon se trouve Young island qui est une ile privée occupée par un complexe hôtelier de toute beauté. On ira prendre un verre au bar au bord de la plage, comme sur les plus belles cartes postales. On en profitera pour aller se promener dans ce parc magnifique, luxueux. Le prix d’un cottage pour une nuit est de 450 US$ et le prix d’un dinner est de 70 US$ par personne. Un peu cher pour notre budget surtout en ce moment avec la panne qui va nous couter un bras.

Complexe hotelier de Young Island
Plage privée mais accessible au public


C'est la couleur de la roche qu'il faut voir :)
Derrière cette ile se trouve un gros cailloux de roche volcanique rouge (peut être du type  latérite), surmonté du Fort Duvernette. C’est un magnifique endroit accessible seulement en annexe ou avec une navette.  Il y a d’ailleurs un ponton en béton qui permet l’accès. Un escalier de  255 marches nous conduit en haut où il ne reste que des canons, seuls vestiges de ce lieu. De là-haut, nous avons une magnifique vue sur les deux baies et sur les fonds marins si limpides. Ce site est d’ailleurs un endroit recommandé pour la plongée et le snorkling.

L'escalier raide aux marches inégales
On profitera de cette excursion pour faire un tour en annexe dans l’autre baie, mais amis voileux attention beaucoup de hauts fonds à fleur d’eau qui ne permettent pas le passage même en annexe. La côte est vraiment très jolie.

Le soir nous dégustons notre première langouste fraîche. C'est excellent, chaire ferme et grande quantité à manger pour 2. Juste avant de l'ébouillanter, nous l'avons occis avec le couteau de plongée car la bestiole étant très vivace nous craignions de nous ébouillanter nous même tant elle remue.

La queue est coupante et très vivace
Un bon kilo et demi
Notre plus grande cocote est bien petite...

Comme nous sommes pas loin de Kingstom, la capitale, nous prenons un collectivo pour 2EC par personne. Le trajet est épique. Nous sommes au moins 19 personnes à bord pour un maximum véhicule de 12 personnes. C’est impressionnant et guère confortable mais c’est le folklore. C'est aussi un lieu de rencontre et d'échange.
On nous dépose au marché aux fruits et légumes. La ville fourmille de monde, beaucoup d’odeurs et de bruits.

Surprise culinaire dans ce pays anglo-saxon
Nous profitons pour nous promener dans la ville et parcourons les rues pleines de boutiques de toutes sortes. On trouvera notamment des petits ventilateurs non bruyants en 5 V pour le bateau à 8 EC. Ils fonctionnent sur USB, ce qui demandera une petite adaptation électrique à bord car nous utilisons normalement du 12 v.

C’est l’occasion aussi de faire nos achats de fruits et légumes que nous ne trouvons pas à Calliaquat.  On profite aussi du marché aux poissons pour acheter un poisson frais que le pêcheur nous découpera en filet. Un vrai régal.




Vue depuis les hauteurs du ponton de Barrefoot Charter
Notre vie est rythmée en fonction de l’avancement des travaux. En fin de journée nous partons à pied à la petite ville du coin : Calliaquat. C’est une petite ville avec quelques boutiques  d’alimentation et des bars. On ira visiter l’église et boire un verre mais impossible de trouver des fruits et légumes frais. Renseignements pris, on nous indique qu’il faut prendre le collectivo et se rendre à Massi (le seul grand supermarché du coin, situé à mi-distance de Kingstown).

Pour revenir, nous découvrirons un chemin qui mêne sur les hauteurs puis permet de redescendre sur le ponton de Barrefoot Charter. Cela permet d'éviter la remontée par la route sinueuse et dangereuse (pas de visibilité aux virages).

Le lendemain, nous prenons un collectivo et découvrons le supermarché Massi (1EC par personne). Effectivement c’est un grand supermarché qui permet de faire le plein de denrées fraiches. A l’extérieur du supermarché plusieurs stands tenus par les locaux proposent des fruits et légumes à des prix abordables.

Nos amis du Foxy Lady partis quelques jours après nous, viennent nous rejoindre. On est content de retrouver des amis et d'échanger les bons plans. On passera quelques jours avec eux à Blue lagon avant notre départ pour Béquia en leur compagnie.

vendredi 9 août 2019

Saint Vincent : Chateaubelair

La panne

Drapeau de St Vincent et les Grenadines

Le canal entre Sainte Lucie et Saint Vincent est soumis à de forts courants et parfois de grosses vagues. A la sortie de la Soufrière on remonte le courant plein Est pendant une heure avant de bifurquer plein Sud vers Saint Vincent. Le vent tourne plusieurs fois et finit par tomber en plein milieu du passage. On démarre le moteur. Au bout de 20 minutes, le moteur s'emballe. Je réduis les gaz, dé-enclenche la marche avant puis ré-enclenche la vitesse. Le moteur retrouve son régime normal. Etrange, on aurait dit que la marche avant s'était dé-embrayée. L'aurais-je mal enclenchée ?

Le vent revient, on remonte les voiles et on coupe le moteur pour le reste de la traversée. Un bon vent nous pousse vers le Sud, et l'on sent qu'un courant nous accompagne : la vitesse d'Unavoq monte à 6,5 nds, ce qui est une bonne moyenne. Normalement, avec 12 nds de vent, on se déplace à 5 nds.

Le ciel est chargé pendant la traversée
Au fond les 2 pitons de Sainte Lucie
A l'approche des côtes, soudain le vent cesse, et l'on re-démarre le moteur. Et là, le moteur cale quand j'enclenche la marche avant. Je remets au point mort, et j'enclenche la marche arrière. Puis j'essaie à nouveau la marche avant. Même résultat, le moteur cale. Nous avons l'impression que l'hélice est bloquée. Aurions-nous pris un filet ou une ligne flottante dans l'hélice ? Pourtant, au point mort je peux tourner l'arbre d'hélice à la main. Cela me semble grave comme incident. Au troisième essai, boite au point mort, le moteur ne démarre plus : catastrophe, il semble que la boite de vitesse se soit bloquée.

Les forts courants et la proximité de la côte nous poussent à agir rapidement. On décide de mettre l'annexe à l'eau (elle était sur le pont avant), puis de monter le moteur 6 cv qui lui était à poste sur le balcon arrière. Souci, il y a des vagues de 1,5 m qui nous arrivent par derrière. C'est acrobatique, l'annexe est soulevée alors que le moteur est fixe par rapport au bateau. Impossible de monter le moteur facilement depuis l'arrière. On déplace l'annexe à couple (sur le coté bâbord, coté de la terre pour bien voir les obstacles) puis on descend rapidement le moteur entre 2 vagues. 

Ouf, au second essai, on est synchro entre Patricia et moi, et le moteur se place sur le tablier arrière de l'annexe. Une amarre relie les 2 embarcations, et l'on démarre le 6cv. 

Unavoq pèse environ 15 tonnes en charge, et notre annexe 36 kg à vide. Avec le moteur, la nourrice pleine et une personne à bord, on arrive à peine à 150 kg. Au début Unavoq bouge lentement, puis petit à petit il prend de la vitesse. On arrive finalement à 3 nds, ce qui est amplement suffisant pour rentrer dans la baie de Chateaubelair face au vent.

A couple, barre moteur 6 cv coincée
je suis devant pour équilibrer l'annexe
Mouillage de Chateaubelair
8 m de fond devant les cocotiers
Une fois au mouillage, on décide de trouver un mécanicien pour confirmer la panne. Diagnostique du mécano : plus aucune huile dans la boite, boite bloquée et impossible pour lui de réparer. Je prends le taxi collectif pour aller à Kingstown, la capitale de Saint Vincent. L'idée est de chercher un mécano et des pièces. Au chantier naval, situé à Hottley Hall, impossible de trouver un mécano : il y en a un, mais son planning est surchargé. Il faut dire que le chantier vient de rouvrir, ils sont encore dans les inventaires... Par contre, le patron me trouve un mécano chez un charter à Blue Lagoon, de l'autre coté de Kingstown. Virgile de Barrefoot Yackt Charter peut me prendre la semaine suivante. 

Souci : comment venir en bateau à Blue Lagoon sans moteur, sachant que le long des côtes est dangereux (nombreux rochers), sans vent et avec des courants forts ? Nous risquons d'abîmer l'annexe en forçant l'allure pendant 4-5 heures de navigation. Cette annexe est importante pour nous ; c'est notre unique moyen de communication avec la terre et un bon secours en cas de panne. Il nous faut la ménager.

Le Remorquage

Un premier contact avec les pêcheurs du coin nous permet d'essayer de négocier un remorquage jusqu'à Kingstown. Mais le pêcheur intéressé est gourmand, il en veut 1000 EC plus les frais d'essence, soit 300 EC de supplément. Cela représente 430 € au total. On trouve l'addition trop salée, aussi on renonce. Le lendemain, un autre pêcheur, à qui on avait donné un masque de plongée la veille, nous met en contact avec un de ses amis. C'est un jeune pêcheur a qui nous proposons 300 EC (100 €) pour la journée de travail plus les frais d'essence. Il trouve cela correct, et il nous prend en charge. 

On utilisera notre amarre de 50 m en gros diamètre pour le remorquage. Il ne veut pas se mettre à couple, aussi on montera une patte d'oie sur sa barque et une autre sur Unavoq. L'amarre est assez souple pour amortir les chocs, et assez longue pour que la barque reste stable. Ses 40 cv de moteur deux temps suffisent pour nous lancer, nous ferons une moyenne de 3 nds sur 5 heures malgré les courants et le vent contraire. 



Le pêcheur se fait appeler "Marley" (prononcer Marlie à l'anglaise), de son vrai nom Dammi Samuel. Pour les voileux qui s'arrêtent à Chateaubelair, n'hésitez pas à le rencontrer. On a apprécié l'utilisation de nos Talkies Walkie durant le remorquage : ils nous ont permis de garder le contact avec le pêcheur malgré les bruits de son hors-bord.

Le long des belles côtes de St Vincent

Arrivés à Blue Lagoon, la seconde baie après Kingstown, nous mouillons juste devant le ponton de Barrefoot Yackt Charter dans 3m d'eau. La réparation se fera à flot, une première pour nous.

Le ponton de Barrefoot est au pied de la maison aux volets jaunes à droite

La Réparation

Le presse étoupe à droite
L'arbre d'hélice à gauche
Pour la petite histoire, c'est la première fois que je recule l'arbre d'hélice alors que le bateau est dans l'eau. Le presse étoupe (qui empêche l'eau d'entrer dans le bateau en longeant l'arbre) n'a pas à être touché, on tourne juste lentement l'arbre à la main pour reculer l'hélice. Cela libère la place pour reculer la boite de vitesse et la sortir.



La boite de vitesse
sortie avec Virgile le mécano


Virgile démonte la boite

A l'aide d'une presse il sort les engrenages 
J'aurais du contrôler le nivaux d'huile, car sans huile les roulements sont bloqués et les disques de la "crapaudines" sont usés. Il faut donc changer : les roulements, les joints et les disques.

L'addition coûte plus de 1000 € rien que pour les pièces, ajouter 500 € de main d'oeuvre et des réglages délicats avant de pouvoir remonter la boite. On opte rapidement pour remplacer la boite par une boite d'occasion. Une première boite nous est proposée par un local, mais le niveau d'huile est insuffisant et l'on craint qu'elle ne fuit. Faudrait pas avoir à la re-démonter la semaine suivante, vu le travail que cela demande.

J'en trouve deux autres identiques au Marin en Martinique chez Mécanique Plaisance. Dream Yackt Charter accepte de nous l'apporter gratuitement en fin de semaine car ils ont des clients qu'ils emmènent à St Vincent. Coût de la boite d'occasion : 400 €.

Reste à la remonter, et ce n'est pas facile car sur 6 vis, les 2 du bas sont des goujons. On n'arrive pas à aligner le pignon de la boite quand les orifices en face des goujons sont encastrés. Virgile finit par enlever les goujons, et la boite rentre facilement. Il mettra 2 vis sur mesure pour remplacer les goujons. Coût de la main d'oeuvre pour m'aider : 350 € plus 150 € de prise en charge (hic). On s'en tire avec un addition totale de 900 € ; nos économies en prennent un coup. Cela fait cher le litre d'huile oublié...

Bilan : 

Nous avons ajouté un contrôle avant chaque départ au moteur. On fera donc :

- le niveau du liquide de refroidissement
- le niveau d'huile moteur
- le niveau d'huile de la boite de vitesse

Deux litres d'huile spéciale boite automatique viennent s'ajouter au stock des réserves.


La nouvelle boite remontée
A gauche le cul du moteur
A droite l'arbre d'hélice et le presse étoupe
Le gros tuyau au milieu est l'échappement
En bas, les tuyaux rouge et bleu forment le refroidissement par eau de mer de la boite

Après 15 jours de panne l'aventure peut continuer, nous repartons pour le Sud destination l'ile de Béquia d'où nous écrivons ces lignes.