dimanche 26 mai 2019

Les Saintes

Les Saintes

Les Saintes, en bas de la carte

N'ayant pas la possibilité de s'ancrer sur l'ile aux cabris (trop de roulis et trop de monde), nous contournons l'ile et continuons vers Terre de haut où nous nous accrochons sur bouée dans la baie. 

Une première pour Unavoq. Alain, le capitaine, emmène le bateau parfaitement dans l'axe de la bouée. Patricia n'a qu'à attraper la bouée et passer l'amarre dedans. Impeccable, c'est réussi du premier coup. 

Il faut dire que l'on avait lu un billet d'humour (cliquer sur le lien pour lire) sur la prise de bouée par Madame Michu et Monsieur Râlmon. Pour éviter ces situations ubuesques, nous utilisons des talkies-walkies et essayons de comprendre ce que l'on ne voit pas, étant chacun à un bout du bateau.


Il n'empêche, bien que la manoeuvre soit réussie sans faire le spectacle, Patricia reste coincée sous les filières tant elle s'est penchée pour attraper la bouée. La prochaine fois, on utilisera la gaffe porteuse d'une amarre avec crochet automatique. On n'y avait pas pensé, mais cela permet d'accrocher le bateau, le temps de mettre l'annexe à l'eau et d'aller passer l'amarre dans l'anneau de la bouée.

En fait on ne savait pas que le mousqueton que l'on utilisait pour l'annexe servait à cela une fois monté sur la gaffe. Notre apprentissage continue, même après 8 mois de navigation.

Le mousqueton glisse dans la gorge de la gaffe

Vers la bas du mousqueton, une rainure guide le glissement


La baie des Saintes vue du fort Napoléon


Nous débarquons sur l'ile et découvrons ces petites ruelles où roulent des voitures, vélos et scooter électriques pour la plupart. Il faut dire qu'il y a peu de kilomètres et de plus il n'y a plus de station essence sur l'ile. Ceci explique cela.

La rue principale
Voiture électrique








Trop mignonne



















On trouve aussi plusieurs supérettes et un petit marché local pour les fruits et légumes avec aussi un étal pour  le poisson. On a acheté de la Dorade coryphène, faute de la pêcher.

Au détour d'une ruelle

Nous commencerons notre visite par une montée à pied au fort Napoléon où l'on bénéficie d'une belle vue sur la baie et le côté Est (vue sur la basse terre) de l'ile.

Le port de pêche

Vue du fort napoléon

Il fallait le voir

On aura la chance de rencontrer un iguane qui se laissera prendre en photo.

Le deuxième parcours sera la montée à pied vers le Chameau (c'est une coline portant un reste de fort). Heureusement le temps est un peu gris. Du coup nous pouvons apprécier le chemin qui n'est pas beaucoup abriter du soleil.

La vue en haut est magnifique sur la baie et l'autre côté de l'ile.

Vue du chameau

De l'autre côté de la baie

De ce point de vue, Alain a choisi de repartir par le chemin des cabris pour redescendre. C'est un chemin balisé mais qui serpente dans les rochers et la forêt. Très agréable mais aussi très physique. Ce sera l'occasion  de découvrir l'autre versant de l'ile.

Le chemin des cabris
C'est raide et à ne pas faire quand il pleut


Je me cache d'ailleur quand il pleut

Après ces quelques heures de marche nous regagnons le bateau pour nous rafraîchir d'un bon bain de mer.
Afin de continuer nos découvertes marines, nous partons en annexe pour la plage du pain de sucre. Là, on s'amarre à la bouée et on part en masque tuba et palmes. Très joli spectacle, dans les rochers on observe une vie maritime moins riche qu'à la réserve Cousteau mais abondante.

Une grande diversité de poissons nous frôlent : des poissons perroquet, des balistes, une murène, ...

Le pain de sucre

La plage du pain de sucre

Une belle aventure, on rentre éreinté.

L'escapade aux Saintes nous a permis de retrouver des voiliers amis comme le Félicity et Noa. On aura aussi la surprise de revoir le voilier de nos amis coréens venus nous dire "au revoir" avant leur départ pour la Colombie puis Panama. On passera enfin une soirée à bord d'Unavoq avec nos copains du Foxy Lady.
Après ces quelques jours passés aux Saintes et à la Guadeloupe, il est temps pour nous de regagner la Martinique. Le temps des cyclones approche, il nous faut ainsi rejoindre le sud des Antilles pour nous protéger.

En bleu notre choix de routage (option B)
La Guadeloupe étant séparé de la Martinique par l'ile de la Dominique (lire nos précédents posts), il nous faut repasser par le Dominique. On n'est pas obligé de s'y arrêter, on peut mouiller sans aller à terre (dans ce cas, pas de clearance, on hisse juste le drapeau Q de libre pratique).










Deux routages sont possibles pour rejoindre la Dominique depuis les Saintes :

Routage A : On passe par le Nord des Saintes.
Cela implique de remonter le vent et les vagues, environ 1h de navigation au moteur ou trois heures en tirant des bords.
Avantage : ensuite on prend le vent avec un meilleur angle pour rejoindre la Dominique.
Inconvénient : il faut d'abord remonter le vent et le chemin est plus long

Routage B : On trace directement vers la Dominique par la passe des dames.
La passe n'est pas très large, et l'on se prend un vent et des grosses vagues de face pendant un heure.
Avantage : trajet plus court en temps et en distance, on est donc secoués moins longtemps...
Inconvénient : On est bien secoués au début, et ensuite on se retrouve à tirer un bord au près qui n'est pas terrible non plus.

Conclusion : on a choisi d'être secoué le moins longtemps, donc option B pour nous. Cela nous vaudra un panne inédite sur Unavoq. En appuyant au moteur le bord au près, nous avons amener les voiles à l'entrée de la baie de Portsmouth. On comptait rentrer dans la baie face au vent, donc au moteur seul. Une fois les voiles enlevées, le bateau s'est redressé (car les voiles n'avaient plus prise au vent). A ce moment là, notre moteur Perkins adoré s'est arrêté net.

Et là, on se retrouve à dériver sans moteur. Heureusement le vent nous poussait vers le large, donc pas de panique. On remonte les voiles, et hardi petit on tire des bords afin de remonter le vent pour aller mouiller au fond de la baie. A la VHF, ce sera donc notre premier Pan Pan qui sera capté par le Cross de Martinique. On demande de l'aide pour utiliser une bouée à Portsmouth. Les boys du coin (de l'association PAYS) nous proposent leur aide pour la manoeuvre sur le canal 16. Heureusement le moteur redémarre à 100m des bouées et l'on pourra manoeuvrer seuls. Imaginer une boule dans un jeu de quille : la boule c'est nous, les quilles ce sont les autres bateaux sur bouées. Sans moteur, c'est un peu cela, car l'on ne peut facilement maitriser la dérive surtout en cas d'échec à prendre la bouée.


Notre Perkins
(En haut la barre en biais des injecteurs, 
juste derrière la boule de prise d'air)
Le passage par le case mécanicien nous oblige à prolonger notre arrêt, et du coup à faire une clearance. Il y a un bon mécano à Portsmouth, il est facile à trouver : son atelier est sur le quai des pêcheurs, et le monsieur n'a qu'un bras... Le moteur n'a finalement rien. Dans la documentation, il est bien dit qu'à la gite (forte gite), le moteur peut caler car le réservoir n'étant pas plein, de l'air peut passer dans la pompe à injection.

Si cela vous arrive amis voileux, la solution se déroule comme suit :

- On ferme l'arrivée d'eau de mer pour empêcher l'eau de remonter dans les pistons (attention, cela peut endommager la turbine en caoutchouc de la pompe à eau de mer qui tourne à vide)
- On redémarre le moteur en bougeant l'accélérateur pour actionner la pompe à injection. Cela ne redémarre pas tout de suite. Faire plusieurs essais à intervalles de 5 minutes.
- Si cela ne suffit pas, ouvrir légèrement les injecteurs pour vérifier que le gasoil pisse bien (chez nous , clef de 16). Commencer par l'injecteur le plus haut. Utiliser aussi la pompe manuelle pour faire monter le gasoil.


Nota : pour les voileux, les bouées aux Saintes sont payantes, 13€ la nuit quand même ! Il y a bien une petite réduction de 3 € si l'on reste une semaine mais ce n'est pas gratuit. Je râle un peu, car c'est très rouleur et pas confortable surtout pour les bouées les plus éloignées du rivage. Certaines vedettes de transport de touristes foncent à plein régime y compris dans le chenal d'entrée, ce qui n'arrange rien.