lundi 28 décembre 2020

Polynésie : Les Marquises (Nuku Hiva - Houmi)

 Baie de Houmi

Drapeau des Marquises  





Panoramique de la baie de Houmi vue depuis Unavoq
(cliquer pour agrandir)

Après deux mois passés dans la baie de Taiohae, nous décidons de continuer l’aventure. Cependant il nous faut d’abord faire un arrêt dans la baie de Houmi afin de faire le plein d’eau. Il est plus sage de profiter d’eau de source quand celle-ci est disponible, car c'est une ressource rare aux Marquises.

Nous partons au large afin de bénéficier du vent dominant d’Est, espérant pouvoir tirer un bord qui nous ramènerait vers la baie du contrôleur. Cette baie comporte 3 autres baies, dont celle que nous visons. Peine perdue, le premier bord est parfait, mais impossible de revenir vers Nuku Hiva, le courant est trop fort et le vent refuse. On terminera donc par 3 heures de moteur contre les éléments. 

Notre parcours

Là, Unavoq se retrouve seul. Quelle tranquillité ! La baie est calme et bien protégée des vagues malgré un vent constant. On ancre dans 5 mètres d’eau, juste à l’endroit où la baie se rétrécie : plus loin il y aurait des patates de corail, donc des soucis d’ancre en perspective.

Baie vue depuis la plage

La vue est magnifique, une belle plage de sable noir permet l’accès à une véritable oasis.  Derrière le préau nous trouvons un robinet d’eau douce et sur la gauche une douche et des toilettes. Bref un petit coin de paradis, sans téléphone ni connexion Internet.

Canoë typique des Marquises

La seule difficulté est que le robinet n’est pas au bord de l’eau et qu’il nous faut transporter les bidons de la plage au robinet, puis du robinet au dinghy avant de rejoindre le bateau. En fonction des marées et de la houle, cela devient vite sportif. Heureusement nous avons à bord un chariot qui nous permet de transporter les bidons de 20 litres. Avec nos 800 litres d’eau à bord, cela nous demandera un certain nombre d’aller et retour pour faire le plein. Qui a dit que c'était farniente tous les jours la plaisance ?

C'est une eau de source, on ne filtre pas

Question bidon, nous avons 4 jerricanes souples de 20 litres et un autre de 15 litres. Ce sera la dernière fois que l’on utilise ce dernier, les joints du pourtour se décollant à grande vitesse. La qualité de ce modèle n’a rien à voir avec les 4 autres que nous avons. Il n’aura tenu que 2 ans sous les tropiques. Pourtant nos bidons sont stockés à l’abris de la lumière et l’on y fait très attention. Si c’était à refaire, nous prendrions encore des jerricanes souples de bonne qualité, mais peut-être au nombre de 6 de 15 litres chacun. 20 litres c’est lourd, surtout quand on doit les monter sur les passes avant d’Unavoq qui a des francs bords à hauteur d’homme.

La référence des "bons" bidons souples

A Houmi, il n’y a plus de magasin d’avitaillement, il faut se rendre à Taipivai distante de 3 km pour se ravitailler. Par contre tout le long de la route goudronnée, plusieurs habitations regorgent de trésors. Au hasard des rencontres, on nous propose des pamplemousses, des avocats, des papayes et même un régime de bananes.

Chargés de victuailles, nous regagnons notre bateau en ayant écourté la balade car il faut porter tout cela.

Petite rivière traversant le village

Une petite semaine plus tard, le plein d’eau et un grand nettoyage de la coque externe du bateau effectués, nous sommes prêts à reprendre la mer.

Nous quittons la baie d’Houmi et prenons le large au petit matin. La journée est ensoleillée avec du vent à 20 nœuds constant et une mer formée. Heureusement le voyage à ce rythme n’est pas très long. Nous mettrons seulement 4 heures pour atteindre l’ile de Ua Pou et plus particulièrement la baie d’Hakahau. Hakahau est le village principal de Ua Pou.



mercredi 9 décembre 2020

Polynésie : Les Marquises (Nuku Hiva - Taiohae)


Polynésie Française

Ile de Nuku Hiva


Après la grande traversée du Pacifique, nous arrivons enfin aux Marquises. On a du mal à y croire nous-même. La Polynésie tiendra-t-elle ses promesses après une traversée bien méritée ? Rassurez-vous, nous verrons des tikis, entendrons des ukulélés, assisterons aux danses Haka et serons très bien accueillis.

Tiki dans un jardin du centre ville

Nous entrons dans la baie de Taiohae sur l’ile de Nuku Hiva et essayons d’ancrer le bateau car le guindeau n’est pas de cet avis et décide de nous embêter un peu (un des fils électriques s'est débranché lors de la traversée). C’est peut-être le ballet majestueux des raies Manta qui viennent nager autour d’Unavoq qui dérange notre guindeau. Quel spectacle pour notre arrivée !

Grande raie manta (Mobulidae)

Grande raie manta (Mobulidae)

De suite, nous avons la visite de bateaux voisins qui viennent nous accueillir et nous féliciter pour la traversée. Cela fait plaisir, on est vraiment heureux d’être là.

Le lendemain matin, après avoir pris quelques renseignements auprès des voiliers voisins, nous débarquons au ponton pour engager les formalités d’arrivée. Nous rejoignons le poste de gendarmerie qui se situe un peu plus haut dans la ville, sur la droite en sortant du port. Même si nous sommes Dimanche matin, un gendarme nous reçoit (il y a une permanence le dimanche matin). Nous remplissons plusieurs formulaires et l’on nous demande d’envoyer le formulaire des douanes à Tahiti par mail car ici pas de bureau des douanes. Par contre, même si nous sommes en territoire français, il nous tamponne nos passeports. C’est juste un peu bizarre.

Coté Covid, on avait fait une demande d'entrée écrite depuis Panama. Comme il y a 38 jours de mer, il s'agit juste de certifier que personne à bord n'est malade ou n'a été malade durant le voyage.

On profite des boutiques alimentaires ouvertes pour acheter quelques denrées fraiches. Par contre il faudra attendre le lendemain pour l’ouverture de la poste afin d’obtenir le graal : la fameuse carte Sim nécessaire à la téléphonie. Mais hélas pas si simple, car les cartes prépayées ne permettent pas d’avoir la 4G, seulement du Edge (bas débit). Il nous faudra prendre un forfait téléphonique de 1 an pour accéder au service de la 4G. Mais pour y avoir droit, il faut être résident sur l’ile. Heureusement nous avons pu bénéficier d’une attestation à la mairie de Taiohae. Nous avons appris depuis que la mairie ne souhaitait plus faire ces attestations pour les plaisanciers : il faut justifié de 3 mois de résidence. Dommage !!! Peut-être est-ce encore possible dans une autre commune de Nuku Hiva ?

Mouillage avec ancres avant et arrière 

Notre ancrage dans la baie est à gauche en entrant. On apprendra très vite que le mouillage est rouleur et qu’il est nécessaire de mettre une seconde ancre à l’arrière pour éviter de rouler. C’est une 1ère pour nous. Alain met l’ancre dans le dinghy et déroule tranquillement la chaine, puis il place un orin de manière à retrouver l’ancre. Cela nécessitera plusieurs essais avant de réussir à obtenir le bon résultat. Si l’ancre est mal installée, elle dérape et se retrouve sous le bateau, donc inefficace voir dangereux pour le gouvernail …

Sur l’ile, les gens sont hyper gentils et agréables. Ils prennent le temps de vivre. Très vite nous ferons la connaissance de Victoire et Marianne qui vendent des fruits et des légumes sur le marché couvert : un vrai moment d’échange et de rencontre. Elles nous feront découvrir des variétés de fruits et de légumes locaux comme les pamplemousses ou les petites bananes, les concombres croquants et les énormes avocats, tous issus de leur «faapou» (jardins familiaux dans la montagne). 

Pamplemousses que l'on trouve dans tous les jardins


Viki (Victoire) lors de la corvée d'eau à Tapivaï
Elle n'a pas de bidon, seulement une centaine de bouteilles

En dinghy, c’est chaque matin la traversée de la baie pour se rendre au ponton ; Là il y a Kévin de « Yachts services » qui propose ses services notamment du gaz butane (il recharge les petites Butagaz de 3kg), du matériel nautique à commander, son carnet d’adresses dans l’ile et un service de laverie. 

Kévin participe et anime le "Cruiser net" de Taiohae, chaque matin du lundi au vendredi à 8h sur le canal VHF 68. Mais c’est encore en Anglais…. donc pas beaucoup de français sur ce réseau d’échange.

Ponton des pêcheurs

Sur le ponton, les pécheurs vendent leur poisson à leur retour de pêche. C’est un moment très particulier. L’occasion du découpage du poisson provoque l’arrivée de requins qui viennent se battre pour manger les déchets lancés à la mer par les pêcheurs. C’est très impressionnant.

Les requins du ponton

Le même pris en photo par Guillaume sous son voilier...

Au ponton, il y a aussi un snack qui propose des repas à 1 000 CFP (environ 8,20 €) et notamment un excellent jus de pamplemousse frais. 

Non ce n'est pas une mousse,
c'est un jus de pamplemousse frais !
A Taiohae, il y a de nombreux artistes, sculpteurs, facteurs de Ukulélé, musiciens, danseurs...

Sculpteur de bois exotique
au centre artisanal


Sculpture de bois de rose : ici un Tiki


Détail d'un Ukulélé
les cordes sont en nilon



De nombreuses essences de bois sont collées
pour obtenir un son et une couleur particulière

Après avoir récupéré de notre traversée, nous avons loué un 4X4 avec des copains voileux, Magali et Willi. 

Magali et Willi du voilier suisse Vela-dare

Ce fut une très agréable journée riche en découvertes et en péripéties. Il y a de forts beaux paysages très différents selon les versants de l’ile. Nous avons testé la route qui contourne l’ile par le Nord. Elle part de l’aéroport (un peu avant), c’est en fait une piste qui mène jusqu’au village d'Aakapa. Quelle aventure. Une vraie piste, guère utilisée et qui s‘effondre par moment, ce qui contraint à enlever les gros rochers… Vraiment pas confortable, mais elle offre une vue remarquable sur les différentes criques Nord.

Noter les bidons que l'on transporte afin de refaire les pleins d'eau et de combustible
 avant de retourner au bateau

Cette route nous a permis de faire la connaissance de Patrick et Evelyne et leur fils Yann qui tiennent un snack à Aakapa. Une rencontre comme on les aime. Ils nous ont proposé un repas préparé à la dernière minute et nous ont offert quantité de fruits et de légumes de leur plantation. Des gens vraiment charmants (on recommande). Vous pouvez les appeler au 87 25 10 05 avant de venir, et ainsi commander des plats locaux.

Patrick, Evelyne et leur fils Yann

Patrick cultive la vanille,
variété locale qui sèche sur la liane

La fleur de vanille

Il récolte aussi le fruit du "Kava", de son petit nom pometier
(Pometia pinnata)

qui ressemble au longane asiatique
(à ne pas confondre avec l'autre Kava, le piper methyscum
dont les racines servent à réaliser la boisson rituelle polynésienne)

D’Aakapa nous atteingnons ensuite Hatiheu, joli village de bord de mer.

Eglise d'Hatiheu

Plage de sable volcanique noir à Hatiheu

Pitons volcaniques de la baie d'Hatiheu

Sur la route du retour vers Taiohae, on s'arrête visiter deux sites archéologiques : Hikokua et Kamuihei. Le premier est indiqué par une petite pancarte sur le bord de la route, le site est à main gauche en venant d'Hatiheu. Second est en bord de route, impossible à rater :)

Banian du Pacifique du site de Kamuihei
(ficus prolixa)  

Site de Kamuihei, pilier en bois d'un Paepae
(plateforme en pierre)

Tikis de Hikokua

Ce sera ensuite un arrêt à Taipivai pour récupérer de l’eau à la source. Eh oui, la seule contrainte de Taiohae est qu’il n’y a pas d’eau potable en ville. Il y a, à disposition des habitants, quelques endroits où l’on peut bénéficier de réservoir contenant de l’eau filtrée, mais elle prend parfois une couleur jaune. Cela ne vaut pas l’eau de Taipivai, qui est une excellente eau de source.

Plus tard, nous avons réalisé un autre voyage en 4x4 avec Guillaume et Brigitte sur « Kaleo o Ke Kai ». 

Guillaume et Brigitte
et le chat Moana

Cette fois ci ce fut la découverte de la route des cascades, au Sud de la route de l’aéroport. Nous empruntons un chemin à travers les pins encore plus difficile que celui du Nord et encore plus perdu au milieu de la végétation : une grande aventure à la « Indiana Jones » qui se terminera à Hathieu par un bivouac avec un feu de camp sur la plage. 

Forêt de Pinus, terre volcanique aride
les paysages sont très contrastés

Pas de nono lors du bivouac, un petit vent les chassent, par contre de gros cafards viennent chercher des déchets alimentaires le soir.  

Lever du soleil sur la baie d'Hatiheu


Notre tente d'expédition au bivouac,
juste à coté du ponton de débarquement
(On avait pris la tente, voulant initialement visiter l'Amérique du Sud)

On apprécie vraiment cette vie toute simple aux Marquises sur une ile si majestueuse avec des habitants si charmants.

L’ile offre aussi de superbes ballades à pied que nous découvrons au fur et à mesure de nos escapades ; elles nous offrent à chaque fois de beaux paysages et de belles rencontres comme Luis Mariano le menuisier ou Jacques le coupeur de bois de la pépinière ou Mataï de Taipivai.

Montée au col par le chemin forestier de la pépinière

Vue de la baie depuis le col Est
(sentier de la pépinière, 1h de marche A/R)

Vue de la baie depuis le sentier Tehaatiki 

Sentier ombragé de Tehaatiki

Sentier creux de Tehaatiki
1,5 heure de marche A/R

Juste au dessus du sentier,
on peut suivre un chemin de chèvre qui mène sous le piton
 avec une belle vue de la baie

L'ile bénéficie aussi d'excellents spots de plongée comme ceux des sentinelles de la baie de Taiohae ou de Anaho.

Plongée avec Guillaume
Moniteur et photographe pro

Murène (Muraenidae)
photo d'Alain :)

Pendant notre séjour à Nuku Hiva, nous avons eu le plaisir de recevoir à bord d'Unavoq Jean-Pierre et Michel, les deux frères d'Alain. 

Alain & Michel lors d'un pique nique à la baie Colette


Plage de la baie Colette

Les Daltons sur la plage de la baie Colette


Alain & Jean-Pierre (moniteur)
en plongée bien sur :)

Nous écrivons ces lignes depuis l'ile de Ua Pou, où le manque d'Internet se fait bien sentir : ici, pas de 4G, il faut squatter la librairie ou un restaurant pour mettre à jour le site... mais au paradis on ne fait pas la fine bouche :)