mercredi 1 janvier 2020

Bonaire

 Bonaire


La météo étant favorable nous quittons notre paradis, l'archipel de Los Roques, pour rejoindre Bonaire. Mais le vent nous joue des siennes. Il devait souffler entre 15 et 2O nœuds, et finalement il n’est pas là. On avance à petite vitesse sous un soleil de plomb. Contraints de mettre le moteur, la route est modifiée direction Sud-Ouest pour passer au plus court. Rien ne sert de conserver une route plus longue si le bateau avance au moteur.

Navigation paisible comme on l'aime
Avec ce nouveau routage, Alain se rend compte que nous arriverons dans la nuit. Du coup on se dirige vers les Aves, autres groupement d’iles Vénézuéliennes qui sont sur notre route. On y arrive vers 15h (le soleil est bien haut, l'on voit les dangers dans l'eau) et on s’ancre près de la mangrove à l'intérieur d'une vaste baie. Les iles ne sont pas désertiques, quelques pécheurs ont l’air d’occuper les lieux.

A peine arriver nous plongeons dans l’eau transparente pour nous rafraichir. Ce sera un vrai moment de détente avant de reprendre notre route dans la soirée. Le vent est toujours faible, on avance à 3 noeuds sur une mer calme. L'arrivée se fera ainsi tranquillement le lendemain matin sur Bonaire.

Dans la grande baie, deux bateaux croisières nous accueillent amarrés devant Kralendijk en plein centre ville. Deux gros monstres qui ont l’air de vouloir dévorer l’ile. Ils sont plus haut que les bâtiments. Bienvenue au monde du tourisme de masse. Certains de ces croiseurs ont des capacités de 8 000 personnes à bord.

Deux grands croiseurs en centre ville
Heureusement pour nous, une bouée est libre afin de s’amarrer le long des berges de Kralendjk. Les emplacements sont peu nombreux (une vingtaine), et sinon il faut aller à la marina. Les tarifs ne sont pas donnés : 10$ la nuit sur une bouée, autrement 45$ à la marina pour notre 43 pieds.

Pour les voileux, il faut utiliser les bouée rouges & blanches. Les autres ne sont pas publiques. Les bouées jaunes peuvent être utilisées en journée durant 2 heures. Elles servent à la plongée, on peut les prendre même en dinghy.

Unavoq amarré aux bouées rouges & blanches
(cliquer pour agrandir)

En cette fin d'année, notamment en décembre, il y a 4-5 places de libres sur bouée en permanence.

Parfois le ciel est gris, mais cela ne dure jamais.

Attention, pour la clearance, contrairement aux autres pays que nous avons visités, le capitaine doit se présenter à la douane en centre ville avec tous les membres d'équipage. Cela m'a coûté un aller et retour à pied en plein soleil pour prendre Patricia en annexe. Normalement, seul le capitaine est autorisé à débarquer pour faire les papiers, il emmène donc les passeports de tout le monde.

De prime abord le décor surprend. Amarré très près du centre ville, la couleur de l’eau est d’une limpidité et d’une transparence incroyable. On voit le fond de l’eau et les poissons qui viennent nous saluer.  Certains se mettent un peu de biais et l'on voit leur oeil curieux.

Panoramique coloré :)
Ce qui est surtout impressionnant c’est que quelques mètres plus loin, l’eau prend une couleur bleu foncée. En nageant on découvrira qu’il s’agit d’un tombant de plusieurs dizaines de mètres de profondeur juste à côté du bord de l’eau. On comprend pourquoi cet endroit est un des 10 meilleurs sites de plongée dans le monde. Là aussi, beaucoup de poissons de différentes sortes ont de magnifiques couleurs. Le soleil bien haut et la faible profondeur d'eau font qu'avec un simple masque de plongé on nage dans un aquarium.

Deux activités sont fortement présentent sur l'ile : la plongée et l'observation d'animaux. C'est pourquoi le "design" local porte notamment sur le flamant rose.

Les magasins jouent à fond la carte du flamant, tant dans les publicités que sur les vêtements. J'ai repris la peinture d'un mur pour en faire l'affiche ci-contre. Elle résume bien le marketing local.

A Kralendijk, on trouve de tout comme en Europe. Cela faisait longtemps que l'on avait pas mangé du bon fromage, des épinards, de la viande bien préparée et surtout du bon pain. Avec les vélos, la circulation en ville est facile car la plupart de l'ile est plate.

En lisant le journal local, heureusement écrit en anglais et non en hollandais, on apprend ainsi que l'extension des pistes cyclables vient en seconde priorité de développement de l'ile, après la réfection des routes.


En décembre, la mascote porte son chapeau de noël qui lui va très bien
D'ailleurs nous commencerons à visiter le sud de l'ile en vélo pour aller observer les flamants roses, les ânes sauvages ou tout simplement les kite-surfeurs. Ces derniers sont tout aussi intéressants à contempler, ils participent à une faune touristique amusante...

La plupart des routes sont goudronnées.
Certaines ont une piste cyclable.
Ane Sauvage

Iguane en centre ville


Perruche de son petit nom Conure cuivré
Eupsittula pertinax
(anciennement classé Aratinga pertinax)

Plage touristique du sud de l'ile de Bonaire

Faune locale aussi appelée moutons civilisés
Certains panneaux laissent perplexe
Parle-t-on de tourisme de masse, de circulation scolaire ou d'autre chose ?
Pour visiter la partie Nord, la location d'un petit scooter est une bonne solution économique. Compter 25$ la journée pour un 50 cc, plus 2$ de taxe gouvernementale et refaire le plein d'essence. Le tour complet de l'ile ne nécessite pas plus de 4-5 heures de route. C'est aussi possible de parcourir l'ile en vélo, mais nous avions des vents constants de 20-25 nds, ajouter le soleil de plomb et cela peut devenir pénible.

La montée à l'Ouest par une petite route bordée de cactus.
Des précautions s'imposent pour l'arrêt pipi.
Les épines des petits cactus transpercent facilement les semelles épaisses de nos chaussures.
Un talon de 1,5 cm a été traversé, ça pique. 

Façade Nord de l'ile avec petite falaise de 2-3 m 
Tous les déchets de la mer arrivent sur la côte Nord
loin des yeux des touristes
A  l'extrémité Est de l'ile, on découvre aussi le triste passé esclavagiste de Bonaire. Les maisons du fond de l'image ci-dessous existent encore, de même les pyramides. Elles permettaient de différencier les types de sels extraits, et signalaient aux bateaux le bon endroit pour venir accoster.

Dalle explicative sur le bord de mer

Anciennes cases des esclaves.
Notez le petite hauteur des constructions

Traversée des marais salants
A gauche la mer - A droite les marais salants
Nous resterons 1 mois et demi à Bonaire, notamment pour attendre une carte bleue venue de France par la Poste. Lors de long voyage comme le nôtre, il faut penser que les cartes de paiement ont une durée de vie limitée. L'astuce est de se les faire envoyer par quelqu'un en France, merci JP pour cette bonne action. La carte mettra 4 semaines pour arriver. Nous avions donné l'adresse de la marina pour l'envoi avec comme intitulé "Boat in transit Unavoq" pour éviter les taxes éventuelles.

De même un colis venant de Floride aux USA mettra aussi 4 semaines. Particularité de Bonaire : la poste ne délivre pas les colis. Elle envoie un courrier à la marina, qui vous le transmet pour vous informer de venir le chercher en ville. Pour ne pas attendre ce courrier, suivre régulièrement l'envoie par le numéro de suivi, et se présenter directement à la Poste avec le n° du colis et une pièce d'identité. On gagne une petite semaine de délai quand même...

Pour les plaisanciers, il y a un "Cruiser net" sur le canal VHF 77 à 8h du matin les jours de semaine. Parfois personne ne se décide à faire le "Net contrôleur", aussi ce n'est pas tout le temps fonctionnel. Il nous a cependant permis de rencontrer une dizaine de plaisanciers américains, allemands ou hollandais. Ici comme ailleurs, les Français boudent le "Cruiser net" car c'est la langue de Shakespeare qui prévaut. Avec ces rencontres, nous avons découvert le "Potluck". En Amérique anglophone, le "Potluck" est un rassemblement autour d'un repas où chaque convive  apporte un plat à partager avec le groupe. C'est un pique nique tiré du sac aussi appelé "repas auberge". Couplé avec une soirée jeu "Mexican train" et suivi par un "Jam" (improvisation musicale), cela fait une soirée d'échange bien agréable.

A noter que l'on utilise les bars / restaurants fermés pour ces soirées. Le matériel est disponible, il suffit de ranger après.

Soirée au Zazou bar
Espérant que vous continuerez à nous accompagner en 2020 car l'aventure se poursuit, direction Curaçao en janvier, nous vous souhaitons bonne Année.