mercredi 31 octobre 2018

Gibraltar

Gibraltar : Le fameux rocher et ses singes...

L'arrivée sur Gibraltar est toujours un peu sport, car au moment de contourner le dernier cap on se prend une accélération du vent et des courants tout à fait notable. On avait calculé notre arrivée pour bénéficier du courant, car il était prévu que le vent tourne pour se retrouver en face. On a donc terminé au près ultra serré (grand voile vrillée au max uniquement) avec  le moteur en appui les 3 dernières heures.
L'entrée de la baie ne pose aucun problème si ce n'est le nombre de gros cargos ancrés un peu partout.

Les marinas se valent toutes, nous avons choisi celle située juste après la piste d'atterrissage qui sépare l'Espagne du rocher anglais de Gibraltar. On a trouvé amusant de passer la frontière à vélo en coupant l'unique piste d'atterrissage...  C'est une nouvelle fois que l'on se félicite d'avoir emmener des vélos pliants dans nos bagages. Tout devient accessible rapidement malgré le trafic important à la frontière.
Amarrage sur catway comme à Carthagène, marina très propre et bien équipée. Le wifi gratuit est extra rapide et stable, un régal.


Unavoq avec vue sur le rocher
La ville coté espagnole s'appelle La Linéa de Conception. Le marché couvert en centre ville propose de tout pour le ravitaillement frais, à des prix très bon marché. Tapas copieux et pas chers, hum...




Visite du rocher. Comment dire simplement ?

Gros attrape touriste. En fait il faut compter 15 livres pour le téléphérique par personne pour se retrouver en haut avec des queues de taxis & touristes. Les singes sont assez agressifs, le brouillard courant, une grosse différence de température, bref pas plaisant du tout. Vous devez payer en plus 5 £ pour redescendre à pied et profiter du parc.


Quelques rares fleurs sur le parcours

Le parc est sale, et pas super joli à voir. Par contre, arrivée en bas coté Jew's Gate, il y a une table pour piqueniquer avec un vue sympa. C'est là que nous avons rencontré des bénévoles du Gibraltar Ornithological & Natural History Society. Ils capturent les oiseaux du rocher pour les compter, peser, mesurer et baguer.  On apprends ainsi que de petits oiseaux migrateurs passent ici à l'automne pour aller en Afrique. On les reconnait à leur boule de graisse sur la poitrine. Cette réserve d'énergie leur permet de longues distances de vol bien que ces oiseaux mesurent moins de 10 cm. Les bagues servent à suivre les migrations : certains viennent d'Allemagne, des Alpes ou du nord.


Crag Martin - Ptyonoprogne rupestris


La pesée des oiseaux se fait tête en bas dans un gobelet


Maintient des oiseaux avant relâche
En sortant du sentier du rocher, on peut redescendre en ville en traversant le jardin botanique. Enfin un lieu propre, luxuriant et propice à la promenade. On y trouve même une cabine téléphonique rouge comme à Londres :)




Prochaine étape : Maroc, marina de Mohamédia

lundi 15 octobre 2018

Almerimar

Le lendemain de la visite du dragueur de mine Tajo à Carthagène, nous avons pris la direction d'Almerimar.
En vadrouille...

Le Tajo
















Mer d'huile et de feu

Navigation au moteur les 3/4 du temps... avec un beau bord tiré au près en fin de journée. Petit vent donc, mais on a pu exploiter 7 noeuds de vent au près serré pour atteindre 6 noeuds de vitesse réelle pendant 3 heures. 
Le nouveau jeu de voile et le carénage réalisés avant le départ y sont pour beaucoup.

Le soir pétole (pas de vent), une mer d'huile avec couché de soleil flamboyant et grande prestation de mère nature : spectacle enjoué de dauphins à la proue d'Unavoq.

Un vrai régale, nous étions excités comme des enfants au cirque.





(Cliquer pour agrandir les photos)


Arrivée à Almerimar le lendemain vers 10 heures, après avoir contacté le port par téléphone. Je ne sais pas pourquoi, mais souvent les ports ne répondent pas sur le canal 9 comme indiqué. Notre anglais / espagnol doit être trop horrible sur la VHF.

Almerimar est une station balnéaire d'Andalousie, donc avec des immeubles "modernes" et sans réel cachet. Comme activité, l'office du tourisme propose la visite des serres d'agriculture intensive avec dégustation. On a cru rêver.

En se promenant le long de la très longue plage aménagée avec piste cyclable, nous sommes littéralement tombés sur  une manifestation inattendue : le championnat d'Europe "espoir" de pétanque. Il y avait beaucoup de pays représentés.

Arrivés juste au moment de la finale France - Allemagne, nous avons pu supporter et congratuler le champion made in France SVP. 

Hip hip hourra.

Tir de précision
Patoun et  Tyson Molinas
Champion d'Europe espoir 2018
Vue vers l'entrée du port
un peu tassé comme des sardines
Immeubles...
Chercher Charlie...






mercredi 10 octobre 2018

Carthagène

Après Mahon, nous avons visé la Mar Menor sur la côte espagnole en longeant le sud de la côte de Majorque puis d'Ibiza. Trois nuits en mer, avec une sortie de Mahon agitée, puis un bon vent pour rallier Majorque, nous avons ensuite utilisé le moteur car plus de vent. Une belle mer d'huile en plein milieu de nulle part au niveau d'Ibiza nous impressionne. L'eau bouillonne, et des petites bonites sautent hors de l'eau. Un groupe de goéland essaie en vain d'en attraper.

La dernière partie sera plus agitée, avec un grand bord tiré au prés serré qui se terminera par plus de 10 heures de moteur face au vent et aux vagues dures. Nous devons arriver avant de se faire prendre par un vent violent annoncé assez précisément par la météo captée à Ibiza. Vive Internet et le GSM que l'on reçoit à plus de 10 miles des côtes. Vive les forfaits français qui incluent l'illimité "voix" dans toute l'Europe et 20 Go de data pour le même prix. Ça change les façons de naviguer, c'est plus sécurisant.

L'entrée de cette petite mer où se trouve le port de Thomas Maestre à la particularité d'avoir un avant port protégé.

Entrée du port de Thomas Maestre

Pour entrer la Mar Menor, il faut passer un pont ouvrant pendant 5 minutes toutes les 2 heures (les heures paires uniquement).

Nous avons donc mouillé pour la première fois dans cet avant-port d'abord en attendant le pont ouvrant, ensuite en décidant de rester mouillés pour la nuit.

Cela était notre première expérience de mouillage : le bateau ne tient que par son ancre, c'est un peu stressant de penser qu'elle peut déraper en pleine nuit. Nous avons à cette occasion testé :
Main de fer Osculati

  • la pose de l'ancre, en testant sa résistance par une marche arrière
  • 2 alarmes d'ancre, une liée au GPS du téléphone et une autre liée au GPS de bord
  • la pose d'une main de fer, pour faire reprendre les efforts de la chaine sur 2 amarres et non pas sur  le guideau qui ne supporterait pas les "coups de bélier" du ressac
Bilan positif, même si les alarmes se sont déclenchées quand le vent a légèrement tourné. La pose de la main de fer est facile (nous avons une Osculati). 
Coté sommeil, on garde un léger doute... le vent est monté à 20 noeuds mais l'ancre a tenu. 
Le fond est constitué de vase compacte assez solide, c'est à noter.

Noter le vieux sous-marin en bas

Le lendemain, direction Carthagène à 5 heures de navigation. Grand port militaire, commercial, petit port de plaisance en plein centre ville.

La marina est propre. On remarque de suite de très beaux bateaux de plaisance. Nous avons choisi celle de droite ; les prix sont identiques à celle de gauche en entrant, mais les services plus complets (douches, laverie).

On a utilisé Internet pour demander une place. Un bosco est venu nous aider à manœuvrer. Ce sont des pontons flottants avec de larges places, et finalement il est très facile d'accoster.

Unavoq à Carthagène

La ville est riche en patrimoine culturel. En 1990, un théâtre Romain a été dégagé sous des immeubles en plein centre ville.

Avec nos vélos nous avons pu parcourir la ville. Très étrange impression. Elle est entourée de 5 collines complètement pelées et désertiques. Seul le centre ville et quelques grandes avenues arborées sont très beaux. 

La ville est enserrée à l'ouest par une énorme base militaire inaccessible, à l'Est un terminal pour porte container. Le nord est une banlieue plutôt chiche où l'on ne trouve pas de touristes. D'ailleurs les touristes arrivent en bateaux de croisière gigantesques, et ne restent que 24 h au port.

Visite du théâtre Romain

De nombreux Ficus centenaires parsèment la ville

mardi 2 octobre 2018

Maó

A ne pas confondre avec le grand timonier Mao... (mais non, on n'est pas encore en Chine).

Maó, c'est l'écriture Catalan de Mahon. Dans la ville, ce mot est associé à tous les écriteaux.

Carte Extraite de mes cartes marines
Les cercles de couleur représentent les feux de signalisation de nuit

Avec une enclave de plus de 5 kilomètres de longueur, c'est le plus grand port naturel de la Méditerranée. Il est très bien protégé des vents & des vagues, même si lors de grosses tempêtes venues du Nord le vent arrive à passer par dessus les collines environnantes comme en ce moment où j'écris ces lignes.

Il faut dire qu'il y a eu des vents de 60 noeuds en mer hier (avec de vagues de plus de 6 m), et que cela continue à 40 noeuds aujourd'hui. En plein port, sur les pontons flottants, nous avons enregistré 30 noeuds de vents à 3 heures du matin. Par contre, pas de vague, si ce n'est celles générées par les gros paquebots qui viennent mouiller au fond du port.

Enorme bateau croisière
parfois il y en a 3 en même temps...

Au fond à droite du port, il y a un terminal qui reçoit des chimiquiers
La capitainerie est tout au fond

Nous sommes au second ponton flottant, ceux où il y a de l'électricité  L'autre ponton flottant situé derrière l'ile du Roi n'a que de l'eau mais pas de courant.

Unavoq au ponton flottant


Vue depuis les hauteurs de la ville
vers les pontons flottants

La vieille ville est assez belle, propre, avec des petites rues flanquées d'escaliers à flanc de collines. La chaux et les parements sont souvent utilisés pour les façades. On a remarqué que quasi tous les volets sont verts et de forme identiques.

On trouve de tout comme commerce, il y a même un grand Lidl moderne et plusieurs supermarchés. En centre ville, on accède aux échoppes par de petites portes, mais souvent l'intérieur est très grand et surprend. On a vu plusieurs supermarchés en plein centre.

La boutique que nous avons le plus aimé, c'est celle de Riviero. Elle ressemble aux drogueries des années 60, avec des rayons de boites en tout genre. J'y ai trouvé des boulons inox A4 spécial marine, de l'élastique en rouleau, une manille sécurisée. Il y avait aussi bien des laisses de chien que des roulettes, des fusibles ... Notre interlocuteur s'est enfui quand nous avons voulu prendre des photos. Dommage, fort sympathique et très accueillant, il est aussi très compétant et capable de vous comprendre bien que ne parlant ni l'anglais ni le français. Adresse à retenir pour les plaisanciers qui cherchent des pièces détachées.

Les rayonnages très organisés

Vitrine qui ne paye pas de mine

Nos voisins de ponton (arborant le pavillon anglais) nous ont fait découvrir une des spécialités
La bouteille locale
de Mahon : le gin local, distillé sur le port.

La recette : un bon doigt de gin, 4 doigts de tonic, une rondelle de citron et 3 glaçons.
C'est doux, pas sucré, un peu amer, et terriblement traitre... Par contre c'est du bon, pas de casquette le lendemain.