jeudi 24 octobre 2019

Grenade, West Indies : Saint Georges

La baie de Saint Georges

La traversée de Carriacou à Grenade est un vrai plaisir. Ce jour là, la mer est calme : juste un filet de vent comme il faut et du soleil. Nous partageons cette navigation d'une journée avec nos amis du voilier Vivian qui vont faire une partie de route avec nous. On apprécie ces moments qui nous confortent dans notre choix de vie.


Unavoq photographié depuis VIVIAN


Voilier VIVIAN
Jean-Pierre & Mirelle


Nous ancrons dans la baie juste devant la marina de Port Louis. L'ancrage est un peu délicat car le sol est couvert de roches affleurantes, ce qui ne facilitent pas l'accroche. Je réussis à ancrer Unavoq sans problème du premier coup. La chaîne s'est accrochée autour de plusieurs rochers et on verra que l'ancre tiendra même quand les éléments vont se déchainer.


Marina de Port Louis vue du nouveau Parlement (construit en 2018)
A droite au fond, le mouillage où l'on restera 2 mois

Dès le lendemain matin nous partons au magasin d'accastillage Budget Marine qui se trouve au sud de l'ile dans la marina "Spice island". Pour cela nous prenons le bus N°1 (2,50 EC /personne, soit moins d'1 €) qui nous dépose à proximité. A Grenade les prix des mini-bus ("collectivo") sont tarifés par l'état. De toutes les iles des petites Antilles, hormis les iles françaises qui sont de loin les mieux achalandées, Grenade est celle où l'on trouve le plus de choix de matériel.


Notre évaporateur est là. Nous allons pouvoir enfin réparer le frigo. Mais comme nous sommes samedi , il faudra attendre quelques jours pour retrouver la fraicheur d'un frigidaire....


Intervention d'un frigoriste pour changer le filtre à eau
et remettre du gaz dans le circuit de refroidissement du frigo
Le compresseur du frigo est dans l'atelier, espace juste assez large pour s'assoir et souder le nouveau filtre. En fait l'air est tellement humide que l'on doit mettre sous vide l'évaporateur avant de le remplir de gaz. L'opération ayant déjà échoué plusieurs fois, ce coup là on chauffe légèrement l'évaporateur pour faciliter l'évacuation de l'humidité. Bingo, cela fonctionne enfin après 1 mois sans frigo !


Du coup dès le lendemain, nous partons à la découverte de Saint GeorgesOn s'amarre en ville près d'un banc, à l'emplacement prévu à cet effet (c'est écrit réservé aux dinghies) et nous parcourons les alentours. Le banc, qui était très pratique et avec un beau design, a disparu le jour où un taxi collectif s'est trouvé sur son passage. Le bus a fini sa course dans la mer : bilan 2 morts noyés. Les freins ont lâché dira le journal du lendemain.


Maisons colorées de Saint Georges
Port Louis et le port des pêcheurs sont au pied de collines, la ville est donc parsemée d'escaliers souvent larges et raides. Les deux ports forment un "Y", avec une entrée commune : bien respecter les bouées à l'entrée, car de part et d'autre il y a des rochers et peu de fond.


On commence par faire le tour du port. Un pêcheur vient d'arriver et propose quelques poissons à vendre. Plus loin, c'est l'office du tourisme mais il est fermé aujourd'hui. On est dimanche et l'on s'aperçoit très vite que peu d'échoppes sont ouvertes.


Arrivée d'un pécheur et vente directe
La balance est posée sur le banc devant
Vente et découpe à même le sol
sur une margelle du port

Pêche du jour
En bleu, poisson perroquet
On décide de continuer notre balade en montant au fort. Beaucoup de vestiges sont encore visibles et accessibles à la visite. L'occasion de prendre quelques photos notamment sur la baie à la recherche d'Unavoq resté tout seul...


Au fond le fort qui domine la baie
Vue imprenable sur l'entrée de la baie depuis le haut du fort
Juste en dessous c'est l'hôpital

Nous poursuivons le tour du fort et découvrons l'hôpital. Le vaste complexe est juché en haut de la ville. Cette journée se terminera par une visite à la marina où nous irons manger une glace et boire un verre. La marina de Port Louis est mignonne, agencée avec des jardins style anglais et piscine ombragée.


Dans la baie, nous retrouvons des voiliers copains Brigitte et Luc du Foxy Lady mais également Francis et Eve de la Séléné. Nos copains allemands Julia et Karsten qui étaient à ce mouillage, sont partis dans une autre aire de mouillage dans le sud ouest de Grenade. En visitant l'ile, nous avons préféré rester au mouillage de Saint Georges, car c'était plus pratique et moins exposé aux ondes de l'atlantique.


Les contacts  avec l'application "Whatsapp"  étant rapides entre les voiliers, l'occasion d'organiser une visite du nord de l'ile à plusieurs se présente. A Grenade beaucoup de personnes utilisent "Whatsapp" car la data est peu chère par rapport à la voix. Nous n'avons pas tous les mêmes forfaits, et seuls les tarifs data sont identiques dans les Antilles, pas les tarifs voix.

Alain négocie donc un bus à la journée pour 200 EC (67 €)  à neuf personnes : Julia et Karsten avec la petite Rosalie, Jean-Pierre et Mireille, Audrey et Benoit d'un catamaran français rencontré dans la baie et nous deux.


Autant dire que le voyage est animé. C'est un vrai moment de détente. Le parcours jusqu'à la chocolaterie est long sur une route sinueuse et montagneuse avec un conducteur qui ne nous épargne pas les aléas de la route.


Minibus 15 places



Heureusement la visite est intéressante. Elle commence par une visite du jardin où le guide nous présente différentes plantes aromatiques et fruits présents sur l'ile. Il nous fait déguster des fruits, des plantes et nous fait découvrir des odeurs et des saveurs très agréables. On aura ainsi l'occasion de récupérer quelques pieds de plantes aromatiques pour le bateau et surtout de la Bergamote que l'on fera sécher.


Citrus bergamia appelé Bergamote ou aussi Combava


Fleurs de Cacao


Cabosse de Cacao

Ouverture d'une cabosse mure
En arrière plan, les box de fermentation des fèves

Fèves fraîches en fermentation dans les box



Les productions de la plantation

On poursuit par une visite de la fabrication du chocolat qui se fait ici toujours à l'ancienne. Il y a notamment dehors de longs tiroirs où sont entreposées les fèves de cacao, que l'on étend au soleil pour que les femmes puissent venir les remuer et écraser les cosses avec leurs pieds ; ce sera l'occasion pour nous les filles de se prêter à cette expérience très agréable.


Sur le tiroir de séchage géant 


Fèves sèches, un régale à croquer ...

A la fin de la visite on goute les différents chocolats et on nous offre un chocolat chaud. Quel délice, ils sont tous très bons. Ce sera difficile de faire un choix. Ici tout est réalisé à la main, y compris l'emballage. Les prix sont exorbitant (8 € les 60 gr) mais le chocolat est tellement bon que l'on se fait plaisir... Le 60° au lait n'est pas amer, c'est la première fois que j'en mange de si bien équilibré avec le beurre de cacao.


Après cette visite nous continuons le voyage vers une rhumerie / distillerie « River Antoine ». Comme il est déjà  tard, on déjeune au restaurant de la rhumerie qui, de ce fait, nous offre les places pour la visite.


Là encore nous sommes surpris par les moyens mis en œuvre. Tout est vraiment comme au siècle dernier, "à l’ancienne". C’est une roue à eau alimentée par la rivière qui entraine la machine pour nettoyer, broyer et récolter le jus de canne. A cette occasion on goute un jus frais extrait des cannes fraichement broyées. Comme il fait très chaud, on apprécie ce breuvage très frais. Un vrai régal !!!


L'aqueduc apportant l'eau à la roue à aube
Engrenages pour les broyeurs de canne à sucre


Cuves de fermentation
On poursuit par les cuves de fermentation qui sont chauffées au bois puis les cuves à distiller également chauffées au bois. Point de colonne de distillerie, c'est juste un simple alambic. On assiste même à la mise en bouteille réalisée de façon artisanale.

L'alambic du siècle dernier...
Beaucoup moins de rendement que les distilleries à paliers des iles françaises
Mise en bouteilles à la main




La production de cette distillerie est une production locale. Elle fournit toute l'ile de Grenade en Rhum, il n'est donc pas exporté. On est très loin des distilleries à colonnes martiniquaises ou guadeloupéennes que nous avions visitées.

On termine la visite par une dégustation. Deux bouteilles sont proposées, à 69° et 75°. C’est très fort et nous n’avons pas apprécié cette saveur qui manque de parfum à notre goût.


Riche de cette journée, nous rentrons à St Georges à bord du bus qui file très vite sur une route sinueuse et encombrée. On entend les mouches volées dans le bus. Tout le monde se cramponne. On a hâte d’arriver en entier au port. Plusieurs d'entre nous ont le mal des transports, c'est un comble pour des marins amarinés.

Je vous avais parlé du dentiste de Carriacou. La suite de l'histoire, c'est qu'après 7 jours d'anti-biotique, les douleurs de gencives sont toujours là. Alain va donc en urgence voir un dentiste à Saint Georges et ressort avec une nouvelle ordonnance de 7 jours d'antibiotique et une facture de 50 EC (17 €). La semaine passe, et rien ne change. Alain retourne donc consulter. Sans radio, la dentiste diagnostique que la dent du fond possède un trou situé dans la gencive. Il faut arracher la dent. Gloups!!!

Avant de se décider, nous appelons le centre hospitalier de Toulouse afin d'avoir leur avis. Ce centre propose une consultation gratuite par téléphone pour tous les tours du Mondiste. Le médecin de garde confirme qu'il est difficile de réparer une dent à l'intérieur de la gencive, et l'arracher est une des solutions. Un dentiste voyageur rencontré sur un bateau copain le confirme aussi. La dent est donc extraite, avec une bonne anesthésie (ouf). Coût de l'opération : 150 EC (50 €). 

Il se trouve que le dentiste ayant opéré à Saint Georges, est le même que celui de Carriacou. On avait pourtant choisi au hasard, car ici il y a plusieurs dentistes. Vu le trou de 3 mm dans la dent, c'était la bonne solution. Il faudra une bonne semaine supplémentaire pour récupérer une mastication normale, et encore 10 jours pour plonger à nouveau.


Le trou était bien grand...


Après notre mésaventure du frigo et de la dent, Alain m’apprend que nous avons une petite fuite sur la pompe à eau du moteur. Ce n’est pas grave mais cela risque à la longue de nous amener de la rouille sur le moteur (c'est la pompe à eau de mer qui refroidit l'échangeur du moteur).


Jean-Pierre et Francis qui remontent la pipe d'échappement
Beaucoup de patience car pas facile d'accès
Les vis peuvent tourner par 1/8 de tours...
On en profite pour démonter la pompe. Il s’agit du joint spi (joint avec un ressort de serrage) qui fuit et qui est en surpression. Aidé de nos amis Francis et Jean-Pierre, Alain démonte tout le circuit d’eau du moteur (filtre, pompe, échangeur, pipe, cocotte). Cela va permettre de le vérifier et surtout de contrôler qu’il n’est pas bouché. Tout est bon sauf la pompe qui fuit toujours.

Fabrication des joints d'étanchéité du circuit de refroidissement
Ici, la pipe d'échappement
La pompe Sherwood qui fuyait
Modèle H5
La pompe H5 démontée (elle est en laiton)
Le joint spi est tenu par la main droite
Il assure l'étanchéité de l'axe de rotation (en bas à coté du marteau sur la photo)
En bas à gauche, la turbine en caoutchouc
Démontage de la "Cocotte"
Mélangeur eau de mer & gaz d'échappement

Nous partons à la recherche du joint spi que nous trouverons à Clarks Court Bay (en fait c'est un ersatz de joint). Cela nous vaudra une balade dans une autre baie de cette ile où nous trouverons un autre ship et une autre marina. Mais hélas après remontage la pompe fuit encore. Il nous faut commander le joint Sherwood (le vrai) qui arrivera quelques jours plus tard. Après remontage, la pompe est comme neuve. Ouf tout est ok et je reçois un magnifique bouquet de fleurs.

A coté de la marina, le magasin d'alimentation fréquenté par les plaisanciers
propose des bouquets de fleurs


Lors de cette longue escale (2 mois), on en profite aussi pour réaliser nos protections contre le soleil. On a réussi à trouver du tissu à trou marinisé de couleur beige foncé qui nous permet de protéger la casquette avant du bateau. C’est l’heure pour Alain de reprendre la machine à coudre. Il a le sourire. Je crois qu’il préfère cela à la mécanique…
Parfois entre 2 routes, nous prenons des chemins de traverse
pour éviter de faire de grands détours....
Ici c'était pour trouver le tissus ajouré

Tissu ajouré avec couture d'une sangle
 et fixations par pressions inox
Solution très efficace.


Nouveau look d'Unavoq avec ses protections solaires du cockpit


Jean-Pierre emprunte notre Singer pour refaire la capote de VIVIAN
Couture sur son pont arrière, très spacieux !
Hélas c’est maintenant au tour de Vivian d’avoir une panne de réfrigérateur. Les ennuis continuent…
Et maintenant c’est le mauvais temps qui s’y met. On a beaucoup de pluie et soudain on apprend qu’un ouragan se dirige vers nous. Karen arrive. Nous avons peu de temps pour nous retourner et préparer le bateau. 

Karen est très rapidement sur nous. Une pluie incessante toute la journée avec du vent jusqu’à 35 kts et surtout des vagues. Une journée et une nuit très inconfortables (le bateau roulera beaucoup et toute la nuit) mais heureusement sans grand dommage pour nous. Karen est passée un peu plus au Nord et a été ressenti surtout sur l’autre côté de l’ile. Une vidéo d'Unavoq au mouillage pendant le passage de Karen est visible en cliquant sur le lien ici.

Le mauvais temps s’installe ensuite. C’est à dire alternance de pluie et de soleil avec beaucoup de nuages. Nos batteries ont du mal à charger. Avec l'aide des contrôleurs de batteries, Alain se rend compte que nos panneaux solaires ne sont suffisament dimensionnés. Les deux panneaux souples ne fonctionnent pas correctement (rendement de 20% au lieu des 80% promis). C'est trop juste et les batteries ont du mal à charger. Fort de ce constat, on ira à Budget Marine acheter deux nouveaux panneaux solaires montant ainsi notre capacité solaire à 2 fois 200 w. On a tout de suite vu la différence.

On est prêt à partir vers l'Ouest pour notre prochaine escale qui va nous obliger à naviguer pendant plusieurs jours sans arrêt. Nous serons donc non joignables pendant 2-3 semaines, ne vous inquiétez pas.

samedi 12 octobre 2019

Grenadines (de Grenade, West Indies) : Carriacou


Drapeau de Grenade
En quittant Union, après quelques heures de navigation nous arrivons dans la baie de Tyrell bay qui regorge de bateaux ancrés. Pas de difficulté particulière pour cette petite traversée.

En arrivant, nous trouvons une place à droite dans la baie pour ancrer sur du sable sans difficulté. A noter qu'en plein milieu du mouillage repose une épave indiquée en surface par un petit bateau jaune et une bouée cardinale Nord. Cette épave ne figure pas sur nos cartes Navionics ni CM93.

Le coin des pécheurs à Carriacou
On s'aperçoit alors que nous ne sommes pas les seuls à avoir pris la décision de rejoindre le sud des Antilles dans cette période cyclonique. Plusieurs équipages de bateaux rencontrés lors de nos différentes escales sont déjà là : Brigitte et Luc du Foxy Lady, Didier du Globule et Jonathan du Espalidor...

Au mouillage le soir
Carriacou est protégé des vents violents et uoffre la possibilité de réaliser l'entretien du bateau (le carénage) pour un prix abordable. Il y a deux chantiers avec de gros engins de levage, un de chaque coté de la baie.

Pour nos amis voileux, deux conseils : premièrement apporter vos matériaux avec vous, car sur place l'approvisionnement en antifouling n'est pas terrible (de même pour les vannes / passe-coque / ...). Sachez qu'à Carriacou les pas de vis ne sont pas "métriques" mais au système impérial (en pouce) donc non compatible avec nos bateaux français sauf à tout changer.

Ensuite, faire réaliser un devis pour toutes les prestations avant de lancer les travaux. Sachez qu'ici les chantiers ne sont pas assurés, c'est du vécu : s'il y a de mauvaises conditions météo ou une impossibilité de vous remettre à l'eau (panne de levage par exemple), vous devrez payer les jours supplémentaires de mise à terre.

Nos copains profitent de l'escale pour faire le carénage : pour les nons voileux, le carénage c'est sortir le bateau de l'eau, le nettoyer,  puis passer plusieurs couches de protection sur la coque avant de le remettre à flot.
Sortie d'eau du Foxy Lady

Unavaoq quant à lui n'a pas besoin d'un nettoyage de sa coque. Nous avons été très bien conseillés par nos amis d'ACER Nautique de Leucate lors du choix des matériaux utilisés avant notre départ. La coque n'a pas perdu sa protection. Nous avions choisi de poser une matrice dure, précédée d'une couche d'accroche car l'on ne voulait pas sabler la coque (trop gros travail, trop chère). Cette matrice n'est donc pas érodable, mais nécessite un petit brossage régulier.

Alain profite de nos baignades autour du bateau pour brosser régulièrement la coque et cela suffit : une belle économie pour le budget, car un carénage coûte environs 1 300 € pour notre 43 pieds. Nous referons ce carénage l'année prochaine, certainement dans une escale au Guatemala où nous comptons aller nous protéger pour la prochaine saison cyclonique en 2020. 

Après avoir vérifier notre ancrage (on a pris la bonne habitude de plonger pour aller voir notre ancre), nous prenons connaissance des lieux et notamment des supermarchés. Plusieurs échoppes proposent des denrées alimentaires dont un grand supermarché près de la zone des carénages, mais leur approvisionnement est lié aux arrivées des containers sur les bateaux. Eh oui !! nous sommes encore sur une ile, de plus en pays anglophone, ce qui rend encore plus compliqué de trouver de la "bonne" nourriture. On commence à devenir "Poulet " à force d'en manger à tous les repas (on n'aime pas le "corned-beef" ni les aliments tagués "saur" donc sucrés)!!! 

Heureusement, nos copains du Foxy Lady ont trouvé un boucher qui propose du porc, du mouton, des saucisses ainsi que des oeufs frais : un vrai régal et ce sont des produits locaux. Cela fait du bien et c'est bon pour le moral de bien manger.

Dès notre arrivée, nous engageons la conversation avec un bateau canadien proche de notre bateau. Ils nous font part des activités de la baie et notamment du Cruiser Net.  il s'agit d'une radio locale tenue à la VHF par une personne qui informe des activités proposées pour la journée, des sorties, des échanges. bref un fil conducteur pour les plaisanciers. Notons que les échanges se font en anglais, ce qui exclut la quasi totalité des plaisanciers français comme on le découvrira plus tard.

Chacun peut participer et dire un mot ou faire une annonce. La séance du Cruiser Net est intelligemment découpée en thème et diffuse beaucoup d'informations : on demande qui arrive, qui part, la météo, les vides greniers appelés "trésor de cale" (bilge treasur), les activités que chacun propose, les bons plans ou promotion et enfin on laisse quelques professionnels tels restaurateur ou taxi ou autre proposer des services. Bref, c'est une vrai mine d'informations qui se tient sur le canal 66 de la VHF à 7h30 du matin. A Carriacou, cela est tenu tous les lundi, mercredi et vendredi par des voileux habitués des lieux depuis 40 ans et cela dure 30 à 40 minutes.

Fries party : aquagym du matin organisé par le cruiser net
Au fond à gauche, le drapeau international rouge et blanc des plongeurs 

Nous apprenons ainsi que l'on peut aller jouer dans un bar au "Mexican train". Alain est ravi, on ira à cette occasion rencontrer une communauté des voileux éclectiques, dont beaucoup de sud africain, américain / Canadien, hollandais et allemand.  Il faut dire que nous avions appris à y jouer à Leucate avec nos amis Béate et Robert. C'est un jeu de domino à 12 ou 15 chiffres, avec des séries "ouvertes" (ou dites privées), et des séries publiques (où tous les joueurs peuvent poser).

Nous découvrons aussi les dinghies party. C'est un rassemblement d'annexes (petit Zodiac) en pleine mer. Un rendez-vous est donné à un endroit approximatif, et chacun vient avec de quoi manger et boire. Le premier arrivé, celui qui organise, met son ancre, et tous les autres viennent s'accrocher à lui. On se retrouve vite à une quinzaine de participants et les échanges vont bon train. Nous avons gouté à cette occasion des spécialités d'Afrique du sud.
Dinghies Party à la tombée de la nuit

Certaines annexes ont de petites voiles 
Autour de Tyrell bay nous ferons plusieurs balades à pied notamment dans les sous bois nous offrant ainsi de belles vues sur la côte et des moments bien agréables protégées du soleil de plomb (nous sommes au niveau du 12ème parallèle, dans la zone inter tropicale et ici le soleil est très haut dans le ciel à la mi-journée).

La baie vue des collines du sud
Nous passerons plusieurs semaines dans cette ile car nous sommes en attente de l'évaporateur du réfrigérateur commandé par internet et qui est sensé arriver à Grenade début septembre. 
C'est l'occasion de partir découvrir l'ile et de s'imprégner de l'ambiance insulaire.

La clearance se fait dans la maison bleue de gauche au rez-de-chaussée
située dans le petit chantier du sud de la baie

Nous irons à pied à Hillsborough, la "grande" ville de l'ile, Alain estimant que ce n'est pas très loin. En plein soleil sur une route bitumée, cela devient vite un calvaire.... Ce n'est pas 6 km mais 6 miles qui nous séparent de cette ville, bref ne pas oublier d'utiliser les unités anglaises pour tous les calculs.

Ponton d'Hillsborough vue d'un petit restaurant en bord de plage

Heureusement chemin faisant, nous faisons une halte à Paradise Beach : endroit magique en face de Sandy island où nous profitons de nous désaltérer au bar sur la plage d'un sable blanc lumineux digne d'une carte postale.

Paradise beach, au fond à droite Sandy Island
(mouillage sur bouées payant et obligatoire)

Quelques miles plus loin nous découvrons Hillsborough : petite agglomération avec des cases et des petites bâtisses un peu délabrées où nous trouvons des supermarchés modestes et des restaurants. Ici aussi il y a très peu de marchands de fruits & légumes locaux.

Hélas, pas de nouveauté dans les denrées proposées et peu de légumes ou de fruits frais. On profitera de cette journée pour déguster un bon hamburger avec des frites dans un restaurant donnant sur la plage : trop bon... Il faut dire que nous avons choisi de ne pas avoir de friteuse à bord, question sécurité et odeurs.

Plage le long de la route de Tyrell Bay
Vestige le long de la route qui borde la baie
C'est aussi le repère visuel pour trouver le super marché
Après quelques jours passés dans cette baie, nous sommes soudain rappelés à la réalité des conditions météorologiques. En très peu de temps, on apprend que la tempête tropicale qui devait passer au large de l'ile se rapproche de nous et est classée en ouragan. Il s'agit de Dorian, et il deviendra un cyclone de cinquième catégorie : le plus puissant de l'année 2019 dans les Caraïbes.

Trajectoire du cyclone Dorian

Nous étions entre St Georges et Kingstown
au Sud de Dorian

Mouillage & onde tropicale = photo contrastée
Noter les bordures de route aux couleurs du drapeau local
A partir de ce moment, on peut voir des mouvements de bateaux dans tous les sens. Certains quittent le mouillage pour descendre vers Grenade, d'autres partent et se réfugient dans la mangrove ouverte par les autorités à cet effet.

Parfois cela pleut dru en plein soleil
Alain décide pour le moment de ne pas bouger. Nous sommes solidement ancrés et les bateaux autour de nous ont quasi tous disparu. Il ne reste que très peu de navires au mouillage. En cas de mauvaises conditions météo, le danger ce sont souvent les autres bateaux ou les rochers.

Par sécurité nous partons en repérage en annexe dans la mangrove et découvrons les bateaux attachées les uns avec les autres. C'est très impressionnant de voir tous ces préparatifs pour affronter les éléments.

Pour ma part je ne suis pas rassurée de la situation. Fort de ce constat, Alain confirme son choix de rester au mouillage. Il y a trop de monde dans la petite mangrove. Et quand le vent souffle, ce sont autant de danger qui peuvent vous tomber dessus. De même les grosses vagues peuvent facilement passer par dessus la végétation qui devient alors un piège.

Heureusement pour nous, Dorian n'a fait qu'un très faible passage (vent à 25 noeuds). Nous avons eu plus peur que de mal. 

Alain quant à lui découvrira la joie du dentiste. Eh oui une rage de dent l'a contraint à consulter le dentiste de Hillsborough. Il en sera quitte pour prendre des antibiotiques pendant une semaine. Malheureusement, vous découvrirez dans la suite de nos aventures que l'histoire du dentiste aura une suite. Comme nous vivons à bord à plein temps, il est normal de rencontrer les petits tracas de la vie de tous les jours, même ici. Notez que la consultation du dentiste de l'hôpital d'Hillsborough est gratuite sauf pour les touristes qui sont invités à donner une participation (aucun montant n'est imposé). Le prix d'une consultation d'un médecin en métropole nous a paru être une bonne mesure pour le service rendu.

L'hôpital Belair de Carriacou 
Cette escale nous a apporté aussi le plaisir de faire de nouvelles rencontres comme Patrick et Anna sur  ALBATROS, Mireille et Jean-Pierre sur VIVIAN, Evelyne et Jean sur YAPUKA le cata, ou le voiliers MANDELAY 2 de Stéphanie et Frédéric, Mystic Blue de Gary et Angela Smith.

Impatient de quitter l'ile pour récupérer notre réfrigérateur, nous partons de Carriacou pour rejoindre Grenade accompagnés par VIVIAN dans cette belle étape.

Nous sommes à Grenade West Indies quand nous écrivons ces lignes. Bien ajouter West Indies à Grenade, car il y a plusieurs "Grenade" de par le monde, notamment en Espagne.