mercredi 21 juin 2023

Les Samoa

 

Drapeau  des Samoa
portant la croix du Sud en encart

Escale Stratégique 



Nous sommes arrivés aux Samoa pour échapper au mauvais temps qui s'installait sur notre route aux environs de Niué, notre destination espérée. On ne regrette pas.

Arrivés au mouillage du port d'Apia (la capitale), nous avons pu faire la clairance le lendemain matin (cf. article précédent) et entrer à la marina le jour même.
Avantage : c'est le seul accès facile à la ville où l'on peut laisser les vélos sur le ponton. Il y a de l'eau gratuite de bonne qualité, c'est plus intéressant que d'utiliser le dessalinisateur au mouillage où l'eau est très "colorée". 
Inconvénient : la marina est extrêmement bruyante la plupart des jours sauf le dimanche où personne ne travaille. En face de la marina il y a des restaurants Karaoké, dont le niveau sonore est inouï...

La marina vue de la porte d'entrée

Il ne reste plus qu'un seul ponton flottant à la marina, l'autre ayant été emporté par un cyclone il y a quelques temps.
Les places sont courtes, environ 12 m de long, aussi notre catamaran dépasse les piliers et l'on ne peut utiliser la jupe arrière pour descendre. Il faut donc escalader les filières pour accéder au bateau...
Encore quelques assouplissements et escalades surtout pour Patricia.
Notez que le branchement électrique du quai utilise une prise bleue, petit modèle français.
Le gestionnaire de la marina fournit une clé pour ouvrir la porte sécurisée qui donne sur la rue.
Attention il n'est pas possible  de payer la marina par CB (info valable en juin 2023).



La monnaie locale est le Tala , elle vaut environ 3 fois moins cher que l'euro. En ville on trouve de nombreux distributeurs qui permettent de retirer de l'argent liquide. Des frais de 5 euros sont systématiquement prélevés par les ATM quelque soit le montant demandé.
Attention certaines banques n'acceptent pas les cartes "non locales" ou n'acceptent que des retraits de 200 Talas maximum.
Autre précaution : certains commerces comme les stations essence ou les loueurs de voiture ne prennent pas la CB. Pour la clairance de sortie il faut payer 54 talas à la douane, et la CB est autorisée au guichet.

La monnaie très colorée des Samoa : le Tala
100 Tala = 33 Euro
(on divise donc tous les prix par trois pour comparer)


Tout autour de la ville sont répartis des supermarchés. Vous y trouvez  une alimentation de type anglosaxonne, ce qui sous entend des produits plutôt sucrés, quelques fruits et légumes mais peu de fromage, de yaourts ou de boite de conserves (sauf haricot blancs sauce sucrée).

Le pain  est de forme "brique", type pain de mie, mais correct. On a aussi apprécié une brioche probablement à la farine de maïs avec des raisins secs.  Nous n'avons pas réussi à refaire un approvisionnement complet. On trouve aussi en centre ville un marché aux fruits et légumes ouvert toute la journée. On y trouve des produits locaux, essentiellement bananes, cocos, ignames, papayes et tarots. Les prix sont relativement chers (6 euros le petit paquet de tomates cerises), 7 euros un gros ananas.

Il y a aussi un marché aux poissons en centre ville ouvert que le matin. Là encore les prix sont plus chers qu'en Polynésie Française, le thon est environ à 10 € le kilo.

Danseurs lors de la fête nationale (le 1er juin)

Cette escale nous a paru intéressante d'une part parce que nous avons pu assister aux festivités de la fête nationale du 1er juin (en 2023, 61 ème anniversaire de l'indépendance des Samoa) et d'autre part visiter les particularités géologiques de ces îles volcaniques.

La fête de l'indépendance s'est  traduit par des défilés dans la ville ainsi qu'un spectacle de danses colorées. 
A cet occasion nous avons pu constaté un accueil extrêmement chaleureux et une ferveur religieuse absolue (il y a une église tous les 100 mètres...).

Lors du spectacle nous avons attendu au milieu de la foule l'arrivée des officiels plus d'une heure et demie sans que personne ne bouge, ni ne manifeste son mécontentement. 

En attendant le début du spectacle, nous avons pu aller à la rencontre des danseurs. C'est avec grand plaisir et sourire qu'ils se sont prêtés au jeu des photographies. Un bon moment d'échange ou certains ont été contents de nous dire quelques mot en français pour amorcer la conversation.


Autre village, autre couleur

Collier en os, jupe en écorce d'Uvéa

Colliers de graines

Parures et tatouages se confondent (à droite)

Patience et calme, on attend les officiels pendant près de 2 heures...

Gabarits courant,  ici 1,80 m et 120 kg
La population est bien charpentée

Même les policiers en tenue se sont aussi prêtés au jeu.
La police est aussi en jupe (nommée ici Lavalava), du plus bel effet.
La population est très respectueuse des officiels en générale.

Danses sur le terreplein devant la tribune des officiels
Les danses se font sur des musiques modernisées.

Des écoliers se prêtent au jeu de la photo de groupe pour Patricia
Noter que les garçons comme les filles portent des jupes.


Beaucoup de cars très colorés.
Conduire une voiture en ville est un signe de richesse.
 Nous avons parcouru ainsi toute la capitale en vélo sous les yeux étonnés des habitants.

Le jardin de l'office du tourisme

Le week end suivant, nous avons été au  festival de musique organisé à Apia. Ce concert était gratuit au stade des sports de la ville. Seule la partie pour le statut VIP était payante. 

Nous avons écouté des musiques très différentes des musiques traditionnelles entendues lors de la commémoration de l'indépendance.

La musique était très moderne, d'influence américaine, mais les danses et les costumes associées conservaient un caractère locale. C'est surprenant d'assister à ce mixte culturel (pourrait-on parler d'acculturation ?), le tout dans une ambiance très bon enfant.
Le public participait à toutes les chansons qu'il semblait connaitre par cœur, ce qui n'était pas notre cas. 

Spectacle musical en plein air, 
tout est calme, propre et bon enfant

Musique moderne et danses locales

Acculturation ou adaptation ?

Après la traversée de Bora Bora aux Samoa, il nous a fallu organiser le réapprovisionnement du bateau en Gasoil (350 litres). D'habitude, on "bidonne", c'est à dire que l'on utilise des bidons de 20 litres. Mais là, les stations sont éloignées de la marina, et en vélo on ne peut porter que 20 litres à la fois. Quant à prendre un taxi, il faut un pickup et de toute façon faire plusieurs aller/retour.

La facture de gasoil détaxé
Avec les amis du voilier Thétys, nous sommes donc allés à la douane pour bénéficier d'une détaxe sur le carburant, étant donné que nous étions en transit. Les douaniers nous ont fourni les documents nécessaires et nous avons rédigé une demande écrite. Après ces formalités, nous nous sommes rendus à la compagnie pétrolière pour payer et commander les litres de gasoil pour les 2 bateaux avec livraison par une citerne.
Attention, il faut payer en liquide, les cartes bancaires n'étant pas acceptées.

De retour à la marina, nous n'avons pas pu obtenir l'autorisation du responsable de la marina pour que le camion citerne puisse nous réapprovisionner au quai (interdiction liée à la sécurité).

La seule possibilité de se ravitailler a été de venir s'amarrer au port maritime d'Apia comme les gros cargos.
Il nous a fallu demander une autorisation pour entrer dans le port autonome d'Apia afin d'organiser l'entrée des 2 bateaux et l'arrivée du camion citerne de la compagnie pétrolière.


Au quai des cargos

Bref, après plusieurs aller et retour dans les bureaux administratifs, nous sommes parvenus à réaliser le plein des réservoirs des deux bateaux sans encombre. La dernière contrainte a été l'attente de ce camion. Les horaires au Samoa sont un peu comme les horaires espagnoles... avec une certaine latence.


Unavoq II derrière Thétys et un gros thonier senneur.
Noter la taille "king size" des protections de quais.


Le petit camion citerne ravitaille Thétys

Pendant ce temps Alain et Johan en ont  profité pour aller à la rencontre d'un navire Taïwanais qui revenait d'un mois de pêche. Il déchargeait sa cargaison impressionnante de thons pêchés.

L'énorme barge pour la senne à l'arrière du tonier


Noter l'hélicoptère sur le pont avant du thonier

Déchargement de 9 000 tonnes de thons, soit un mois de pêche

Visite de l’île

L'ile dUpolu où se trouve la capitale, est la plus peuplée

Nous avons loué une voiture juste en face de la marina. Cela nous a coûté 300 talas pour 2 jours de location. Attention, la conduite est à gauche comme en Angleterre. C'est un exercice pas facile qu'Alain a superbement maîtrisé surtout que la voiture était aussi avec une boite automatique. 


Nous avons ainsi sillonné la route principale à la recherche des sites touristiques que nous avait indiqué le centre culturel.

Pause sur le bord de la route pour acheter les fruits
(Bananes, noix de coco, abiu)

L'ile se caractérise par sa diversité de ses paysages  liés notamment à sa géologie et à son climat.  On trouve des  falaises à pic recouvertes de laves que la mer grignote au fur et à mesure du temps (chemin de coastal walk), d'énormes trous d'eau de mer qu'il faut descendre sur des échelles à pic pour s'y baigner (To Sua swimming hole), de magnifiques plages et de spectaculaire cascades d'eau.

Chemin de Coastal Walk

Le chemin en bordure de falaise est couvert de pandanus.

On voit bien la couche de lave qui recouvre la falaise,
la pierre est noire, rugueuse et micro-perforée.

L'océan pacifique frappe violemment les falaises
même par temps calme la houle est puissante.

Effondrement d'une cavité volcanique en bord de mer


L'eau est rafraîchissante et un peu salé.
Il y a un courant qui suit le ressac de la mer que l'on entend non loin.
(c'est pour cela que des cordages sont à disposition des nageurs
)

Equipement simple, esthétique et efficace.


C'est quand même raide,
faut pas glisser ni avoir le vertige

L'île comporte quelques exploitations bovines et de grands espaces verts pour les cultures de légumes.

Séchage des grains de café

Nous avons été visité le seul récoltant de café de l'ile qui produit un café de type "robusta".



Une autre particularité est le nombre d'églises présentes sur l’île. Il y en a presque tous les 500 mètres.

En centre ville,
église vue du parlement (où se trouve le service immigration).

Concernant les habitations, on remarque que chaque quartier de maisons possède une sorte de préau central qui sert au partage de vie communautaire.   

Egalement, comme en Polynésie française, on retrouve les tombes dans les jardins près des maisons.

On largue les amarres,
merci à Toinette et Johan pour les photos.

Prochaine destination, Wallis et Futuna.
Wallis, d'où l'on vous écrit ces lignes.