vendredi 5 mars 2021

Polynésie : Les Marquises (Hiva Oa)

Gravure Marquisienne
sur noix de coco

Ile d'Hiva Oa

Mont Témétiu (1276 m)
Point culminant d'Hiva Oa

Sur les recommandations de marins locaux, nous quittons la baie de Vaitahu vers 8 heures du matin car nous devons traverser le fameux canal du bordelais qui a la réputation d’être difficile. En effet, dès l’entrée du canal nous sommes chahutés par les vagues avec un vent de face de 35 nœuds. Nous montons la grand-voile et l’artimon mais impossible de mettre le génois dans ces conditions. Nous devons garder le moteur pour soutenir le bateau avec un courant contraire. Heureusement en 2 heures de temps, nous sommes sortis du canal et rejoignons tranquillement le mouillage accompagnés par une escouade de dauphins.

Mouillage de Tahauku sur l'ile d'Hiva Oa
à gauche,
Mont Témétiu dans les nuages comme souvent

On ancre au fond de la baie de Tahauku dans 3 mètres d’eau, à coté de la grosse bouée jaune, bien protégé derrière la digue. Il ne faut pas trop se rapprocher de la plage car le fond remonte rapidement avec des cailloux. Le mouillage n’est pas bien grand mais il y a peu de bateaux. Il faut cependant mettre une ancre arrière afin d’augmenter le nombre de places accessibles et d’éviter d’accrocher les bateaux déjà présents. 



Mouillage vu du ponton
avec la douche sur la gauche

Douche en plein air,
spartiate mais très rafraîchissante

A noter, au ponton il y a une station service avec un magasin d'avitaillement assez bien achalandé. On y trouve même du pain et du thon frais tous les matins.
Dès le lendemain, nous partons à vélo découvrir le village d’Atuona. Cela nous fait plaisir de ressortir les vélos pliants car depuis Curaçao ils étaient restés en cale.


Carambole, juteux et vitaminé
fruit du carambolier (Averrhoa carambola)


Du mouillage il y a 3 km de route bitumée (dont la moitié en montée) et on arrive vite au village. Là, on  trouve une banque avec un guichet et un distributeur automatique. Le guichet est intéressant pour demander des petites coupures en échange de celles du distributeur qui ne délivre que des gros billets. A coté de la mairie, il y a une Poste où nous payons notre forfait téléphonique dans les délais. Nous passons la matinée à arpenter le village et à repérer les deux magasins d’alimentation, le magasin de matériel, la boulangerie, la mairie, la pharmacie, le kiosque «informations touristiques», le musée Paul Gauguin, l’espace Brel et l’espace artisanat local.

Bord de plage d'Atuona

So cool... les Marquises

Dans l‘espace artisanal nous visitons les différents stands. Ici aussi beaucoup de sculptures sur bois et pierres (mais pas de pierre fleurie à Hiva Oa), des tapas faits avec différents types de fibre de bois et différents motifs, des bijoux en os, graines et coquillages. Ce qui retient notre attention c'est une artiste qui grave, sculpte et tatoue des noix de coco. Le travail est infiniment précis et donne un résultat splendide. 

Cette femme est passionnée par les tatouages. Elle est enchantée de voir et de lire les nôtres faits à Ua Pou. Sa lecture est fidèle aux explications du tatoueur. Les tatouages marquisiens, par leur symbolique précise, racontent votre histoire personnelle. Ils servent de carte d'identité de votre vécu. Pour nous, ils représentent une étape de notre voyage et participe en ce sens à notre projet de vie.

Gravure sur noix de coco

L’heure du déjeuner approchant, ce sera un repas local copieux pris à la roulotte sur la plage suivi d’une pause digestive en attendant l’ouverture du musée Paul Gauguin. 


Repas local pour 8€

Le musée est bien aménagé et regroupe des copies de tableaux représentant la vie et  l'œuvre du peintre à travers ses voyages. Il vécu à Atuona de 1901 jusqu'à son décès en 1903.

Salle principale du musée Gauguin

L’espace Brel se situe près de la plage dans un hangar où repose JoJo, son avion restauré. Des affiches de ses spectacles et quelques extraits de ses chansons sont exposés ainsi que des anecdotes sur sa traversée du pacifique et un récit sur ses 3 ans de vie aux marquises. On apprend ainsi qu'il a mis 59 jours de navigation pour traverser le Pacifique. Avec nos 38 jours de traversée, on se dit que finalement c'est pas si mal.

L'avion taxi de Brel

Plaque à l'entrée du musée

On poursuit la visite par une montée impossible à vélo vers le cimetière où nous découvrons les tombes de Brel et Gauguin. La vue sur la plage est imprenable.

Le village d'Atuona vu du cimetière

En attendant la réouverture du chantier nautique des marquises, nous aurons la chance de rencontrer Lucien, un instituteur marquisien à la retraite venu sur le port offrir des fruits aux voiliers. Cette rencontre fortuite avec Alain sera le départ d’une belle aventure. En échange de sa gentillesse, Alain lui offre ses services pour le dépanner de problèmes informatiques ; de là Lucien nous a proposé de nous faire découvrir son ile. Quelle périple !! 

Lucien et ses petits enfants

Lucien nous a fait partager ses connaissances sur les fleurs, les fruits, les sites historiques et plusieurs lieux intéressants. Ces voyages en voiture seront aussi l’occasion d’apprendre quelques rudiments de la langue marquisienne que Lucien essaie de nous inculquer. Grace à lui, nous aurons aussi la possibilité de rencontrer plusieurs de ses amis, qui à leur tour nous feront partager leurs connaissances et leurs productions tel que la vanille, le poivre local ou le miel de leur ruche, le coprah. Bref, de très belles rencontres !!

Culture de vanille
dans de vieux pneus recouverts de coco

La maison et le beau jardin de Lucien

Le rucher à l'ombre des papayers et bananiers


Tarua du jardin de Lucien
Tubercule qui se mange comme des pommes de terre (excellent)
(Xanthosoma sagittifolium)
(à ne pas confondre aves le Taro : Colocasia esculenta)

Le motoculteur de Lucien...

Séchage du coprah (pulpe de coco)
vendu à Tahiti pour les cosmétiques


Kapok, fruit du Kapokier 
aussi appelé fromager (Ceiba pentandra)

Le Kapok produit une bourre imperméable, 
isolante et imputrescible que l'on utilise pour rembourrer les coussins / matelas



Petit déjeuné en montagne,
organisé par Lucien à 7h du matin

Lucien étant aussi un artiste sculpteur et dessinateur, il nous montre sa collection d’œuvres marquisiennes réalisée en pierre, en os, en nacre et en bois. Notre séjour se prolongeant, Alain prendra un cours de sculpture et réalisera un Tiki en pierre volcanique avec son aide bienveillante.

Dans l'atelier à ciel ouvert
les sculptures en gestation

Galet trouvé sur la plage

Sculpture avec disqueuse et dremel

La réalisation d'Alain, Tiki couronné souriant.

Il nous fera aussi déguster différents mets pris autour d'un bon repas en famille, tel la chèvre au lait de coco, les frites de Uru (fruit de l'arbre à pain), du thon cru au citron et lait de coco, du Taro, du Manioc.

Hiva Oa possède de très nombreux sites archéologiques que nous avons eu la chance de visiter.


Tiki du vieux cimetière
sculpté dans le tuf rouge


L'entrée du site de Ta'a oa


Tiki du centre cérémoniel d'Upeke
(Tohua Upeke)


Aiguisoir et récipient pour tatouage


Sur la route vers le site de Puamau
Vallée verdoyante contrastée avec zone volcanique rouge


Grand tiki de Puamau
(Takaii lipona)


Tiki couché de Puamau
(Makii Tau'a Pepe lipona)


Tiki assis, Site de Puamau
épouse de Takaii ?
(Fau Poe)


Rencontre du Tiki penseur (Te Fiifii)
dans son écrin de verdure intacte
(à coté du site de Puamau)

Plage de Puanau

Une randonnée dans la vallée Tahauku (celle où se situe le mouillage) est très sympa à faire. Elle suit le cours de la rivière sur sa rive gauche dans un premier temps, puis on traverse la rivière et l'on poursuit sur sa rive droite ensuite. Le chemin est assez ombragé. Pour ne pas subir le soleil qui tape fort, nous l'avons pratiqué tôt le matin, car vers midi la chaleur peut être pénible.

Pétroglyphes du site Tehueto

Le site n'est pas facile à trouver car si l'on rate l'embranchement à gauche, l'on se retrouve au fond de la vallée à plusieurs kilomètres de là. Copains voileux, ou pas, pour y aller nous recommandons un GPS (celui du téléphone va bien).

Depuis le port, prenez la route en direction du village de Atuona jusqu'à la première intersection en "T". Vous trouverez un coiffeur / masseur à votre droite. Prendre à droite en suivant la route. Montez, et tourner à gauche au second chemin. Le premier mène à un champ privé clôturé. L'écriteau qui indique le site était par terre lors de notre passage en janvier 2021. Prendre le large chemin.

- A 600m prendre à droite (le chemin de gauche mène dans une exploitation, point GPS : 9°47.7 S - 139°01.53 W).

 - 300m plus loin, poursuivre sur le chemin à droite.

- A 600m, on tombe sur un embranchement dont le chemin de droite en légère montée conduit à une cascade au fond de la vallée. Suivre le chemin de gauche. (point GPS : 9°47.21 S - 139°01.54 W).

- A 300m, le chemin traverse la rivière (point GPS : 9°47.08 S - 139°01.53 W)

- Vous traverserez ensuite une plantation (cocotiers et avocatiers).

- A 300 m, continuez sur le chemin qui fait un coude sur la gauche et qui monte un peu.

- 300 m plus loin on tombe sur un embranchement dont le chemin de droite en montée mène au Me'ae (point situé 500 m plus haut). Sur ce chemin, on passe une clôture, et l'on suit un passage non débroussaillé pour arriver sur les 3 plates-formes du Me'ae. Une tête de tiki git sur la seconde plateforme, et à droite on peut voir une pierre avec des aiguisoirs.

Pat et Toinette (du voilier Thétis)
devant l'arbre multi centenaire du Paepae de Tehueto

 

L'autre chemin (celui juste à gauche au précédent embranchement) mène au rocher des pétroglyphes situés en contre-bas. Le rocher sculpté comporte plusieurs silhouettes anthropomorphes.

Cascades de Tahauku

Suivre le chemin de droite (point GPS : 9°47.21 S - 139°01.54 W), et compter encore une bonne heure de marche sur le large chemin. En marchant, vous verrez sur la gauche une cabane en tôle ondulée délabrée, suivi d'une clairière. Le chemin continue, prendre celui qui monte (il est en meilleurs état et plus facile) . De toutes façons, les divers chemins mènent tous au fond de la vallée. Vous traverserez 2 fois la rivière avant d'atteindre la fin du chemin. Ensuite, il faudra suivre et remonter la rivière pendant 20 minutes afin d'arriver au bassin et à la cascade. Cette dernière partie n'est pas balisée (en janvier 2021 du moins), et c'est un peu l'aventure (sans risque cependant).

En allant sur la route de l'aéroport, vous trouverez dans une propriété privée en contrebas une autre belle statue.

Tiki souriant
et tous les trois à lunettes... :)

Au nord de l'ile, nous recommandons une escale vers la plage d'Anaiapa, lieu bien aménagé pour organiser un pique nique et surfer sur les rouleaux de vagues.
Feu de coco sur la plage d'Anaiapa pour manger les langoustes

Aménagements d'Anaipa pour les pique nique

Quelques plantes, fleurs et fruits découverts au travers de nos balades.

Pandanus aux racines très caractéristiques

La mousse poussant sur les Pandanus
sert de substrat à la culture des orchidées 

Wedelia, fleur envahissante
introduite pour stabiliser les talus de l'aéroport
(Sphagneticola trilobata)

La fleur violette est une Sensitive
(Mimosa Invisa)
Ses feuilles rétractent si on les touche

Fleur de Purau
Ces fleurs peuvent être utilisées comme cataplasme afin de guérir les plaies
(Hibiscus tiliaceus)


Fleur du Tulipier du Gabon
(Spathodea campanulata)

Pour le plaisir des yeux


Rose de porcelaine, appelée ici gingembre torche
(Etlingera elatior)

Du plus bel effet à bord d'Unavoq :)

Jambose, appelé ici pomme des Marquises
très juteux
fruit du Jambosier (Syzygium malaccense)

Pacaye, excellent fruit sucré et duveteux
issu du Pacayer (Inga feuilleei)



Malicieux Lucien avec son beau tatouage
qui se sert des amandes fendues du Pacaye
comme boucles d'oreilles

attention c'est contagieux

Merci Lucien pour ces superbes moments. Prochain article : le carénage puisque nous avons fait le notre à Hiva Oa.