Panama
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De Turtle Cay à Shelter Bay
Après nos retrouvailles avec le voilier Vivian de Jean-Pierre et Mireille, il est temps pour nous de poursuivre notre voyage. Et c’est avec un pincement au cœur que nous quittons la marina et Vivian. Nous partons vers Linton bay où nous attendent les 2 catamarans avec lesquels nous devons traverser le canal de Panama.
Nous avons contacté ces 2 voiliers par l'intermédiaire d'un groupe Facebook très actif nommé "Panama Cruisers".
Le groupe est plutôt anglophone, mais comme pas mal de navigateurs sont français, ça discute en pas mal de langues, et de toute façon l'anglais nous pose bien moins de souci que notre pauvre espagnol.
Nous avons contacté ces 2 voiliers par l'intermédiaire d'un groupe Facebook très actif nommé "Panama Cruisers".
Le groupe est plutôt anglophone, mais comme pas mal de navigateurs sont français, ça discute en pas mal de langues, et de toute façon l'anglais nous pose bien moins de souci que notre pauvre espagnol.
La navigation n’est pas longue mais le vent étant absent ce sera une traversée au moteur avec une houle de travers. Nous sommes accueillis à l’entrée de la marina par un torrent de pluie qui s’abat sur nous. Alain à la barre ne distingue plus correctement les bateaux ancrés juste dans le passage de la marina. Je suis contrainte de sortir à l’avant pour lui indiquer la route. Il faut dire que certains voiliers sont ancrés dans le chenal d'accès à la "sauvage".
Heureusement les gens de la marina sont là et nous indiquent une place libre. Tout se termine bien avec seulement Patricia et Alain trempés jusqu’aux os.
Heureusement les gens de la marina sont là et nous indiquent une place libre. Tout se termine bien avec seulement Patricia et Alain trempés jusqu’aux os.
Au fond la marina où l'on se prendra une bonne sauce tropicale... |
Notre emplacement est juste à côté des 2 catamarans Kissanga et L’Eclectik, qui passeront le canal avec nous.
Ponton non parallèle au bateau car la place est en trapèze et l'on essaye de se mettre perpendiculaire à la houle ... |
Marina de Linton Bay entourée par la jungle (cliquer pour agrandir) |
Dès l’après midi nous faisons connaissance et engageons le compte à rebours.
Le lendemain, nous commençons par les démarches officielles du « port autority » pour obtenir notre enregistrement d’entrée au Panama (Zarpe d'entrée, papier grand format gratuit en 5 exemplaires). L’après-midi, nous repartons à Portobello en taxi pour obtenir nos visa au service de l’immigration. Cela fait la 3ème fois que nous allons dans ce service. Tout le monde nous connaît. On obtient enfin ces fameux tampons sur nos passeports. On est très content d'avoir surmonter les obstacles administratifs, mais ce n'est pas terminé...
Le lendemain, on a rendez-vous avec notre agent « Erik Galvez » pour les formalités du passage du canal. Après vérification de tous les documents et paiement de 2200$ par bateau (quand même !), on récupère les pare-battages et les lignes pour le "radeau" qui sera constitué des 3 voiliers attachés ensemble.
Autant vous dire de suite que nous ne recommanderons pas notre agent Erik aux autres voiliers. Sa commission après négociation est de 250$ par bateau, mais le service est pauvre pour ne pas dire inexistant et sa disponibilité réduite. Par exemple il n'organise pas les radeaux, c'est à vous de trouver les autres voiliers pour passer avec vous alors qu'il est en contact avec plusieurs voiliers.
S'il n'y avait pas eu la pandémie, nous aurions fait les démarches nous même. Par contre, avec un agent, pas besoin de la caution de 800$ à déposer en banque et à récupérer coté Pacifique.
Autant vous dire de suite que nous ne recommanderons pas notre agent Erik aux autres voiliers. Sa commission après négociation est de 250$ par bateau, mais le service est pauvre pour ne pas dire inexistant et sa disponibilité réduite. Par exemple il n'organise pas les radeaux, c'est à vous de trouver les autres voiliers pour passer avec vous alors qu'il est en contact avec plusieurs voiliers.
Installation sur le pont avant des lignes (en bleues) pour le passage du canal et protection des panneaux de pont |
Protection aussi des panneaux de pont arrières |
S'il n'y avait pas eu la pandémie, nous aurions fait les démarches nous même. Par contre, avec un agent, pas besoin de la caution de 800$ à déposer en banque et à récupérer coté Pacifique.
Le prochain rendez-vous sera pour l’inspection du bateau, lundi matin à « Shelter bay ».
On profite encore de ces quelques jours pour préparer le bateau. On retrouve ici d’autres français rencontrés à «Turtle cay », il y a du monde et l'on peut trouver pas mal de matériel d'occasion.
Mais cette marina n’est pas aussi confortable que « Turtle cay ». Nous avons un peu de mal au début car c’est vraiment très rouleur. Alain essaie de mettre le bateau un peu plus perpendiculaire au sens des vagues mais les emplacements ne sont pas bien conçus (le notre à la forme d'un trapèze !). Le seul vrai plus est qu’il y a de l’eau chaude aux douches ; Cela faisait longtemps que nous n’avions pas profité d’une douche bien chaude. Ah quel plaisir !!!! Sinon c'est plus un chantier qu'une marina (bien pour lever le bateau), et nous trouvons l'endroit moche.
Emilie du voilier copain Kissanga avec Eric Bauhaus |
Séance de dédicace avec l'auteur de notre livre The Panama Cruising Guide |
Vendredi nous engageons les négociations pour obtenir la Zarpe de sortie qui nous permettra de pouvoir nous arrêter aux Galápagos si nous avons besoin d’un ravitaillement en vivre et en gasoil. En fait il faut un cruising permit (180$) pour obtenir la Zarpe de sortie. Pour traverser le canal, pas besoin de cruising permit, on peut le faire en simple transit. Et comme dans les territoires français on ne demande pas la Zarpe de sortie précédente, pas mal de français ne font pas de sortie officielle et ne payent donc pas le cruising permit.
Pour nous ce sera différent : il n'y a plus de formulaire papier pour faire le cruising permit. A cause du Covid, l'administration n'a pas reçu d'autres formulaires. Kissanga et L’Eclectik (les 2 cata qui vont passer le canal avec nous) ont déjà un permis car ils naviguaient au Panama depuis plusieurs mois avant la pandémie. Nous sommes trois dans le bungalow du fonctionnaire à la marina. J'attends patiemment mon tour en dernier, tachant de garder le sourire et espérant une solution, on ne sait jamais.
Après avoir fait les 2 Zarpe de sortie des catamarans, vient notre tour. Oui, nous naviguons ensemble, oui nous avons un créneau pour passer le canal ensemble, et nous partirons ensemble vers la Polynésie. Oui nous avons besoin d'une Zarpe pour les Galapagos. Non, il n'y a plus de papier, mais nous n'avons pas pu profiter des San Blas pour naviguer à cause du Covid. D'ailleurs nous n'avons pas navigué du tout depuis que nous sommes au Panama, c'est dommage non ? Oui c'est bien joli les San Blas.
Alors, pouvez-vous nous aider ? Ok, le fonctionnaire nous délivre le document tant attendu sans demande de pourboire mais en insistant bien sur le fait que ce n'est pas possible normalement. Comme quoi, rien n'est impossible finalement. Patience, sourire, respect de la personne, voilà le triptyque qui permet d'obtenir le sésame.
Une fois la Zarpe de sortie réalisée, nous retournons tous à Portobelo pour avoir le tampon de sortie sur les passeports. On devra quitter le Panama sous 3 jours, mais avec les délais de passage du canal, tout le monde sait bien que ce n'est pas réalisable.
Pour nous ce sera différent : il n'y a plus de formulaire papier pour faire le cruising permit. A cause du Covid, l'administration n'a pas reçu d'autres formulaires. Kissanga et L’Eclectik (les 2 cata qui vont passer le canal avec nous) ont déjà un permis car ils naviguaient au Panama depuis plusieurs mois avant la pandémie. Nous sommes trois dans le bungalow du fonctionnaire à la marina. J'attends patiemment mon tour en dernier, tachant de garder le sourire et espérant une solution, on ne sait jamais.
Après avoir fait les 2 Zarpe de sortie des catamarans, vient notre tour. Oui, nous naviguons ensemble, oui nous avons un créneau pour passer le canal ensemble, et nous partirons ensemble vers la Polynésie. Oui nous avons besoin d'une Zarpe pour les Galapagos. Non, il n'y a plus de papier, mais nous n'avons pas pu profiter des San Blas pour naviguer à cause du Covid. D'ailleurs nous n'avons pas navigué du tout depuis que nous sommes au Panama, c'est dommage non ? Oui c'est bien joli les San Blas.
Alors, pouvez-vous nous aider ? Ok, le fonctionnaire nous délivre le document tant attendu sans demande de pourboire mais en insistant bien sur le fait que ce n'est pas possible normalement. Comme quoi, rien n'est impossible finalement. Patience, sourire, respect de la personne, voilà le triptyque qui permet d'obtenir le sésame.
Une fois la Zarpe de sortie réalisée, nous retournons tous à Portobelo pour avoir le tampon de sortie sur les passeports. On devra quitter le Panama sous 3 jours, mais avec les délais de passage du canal, tout le monde sait bien que ce n'est pas réalisable.
Nous décidons tous de quitter la marina dimanche matin pour être prêt à recevoir l'inspection lundi.
La traversée est un peu longue et nous arrivons vers 15h dans la baie de Shelter bay (6h de moteur car pas de vent). C’est impressionnant de slalomer à travers des très gros bateaux qui attendent leur passage dans le canal. Plusieurs gros bateaux sont autour de nous et nous devons traverser le rail entre 2 passages pour entrer dans la baie et mouiller.
Copie d'écran du routeur lors de l'entrée dans Shelter Bay |
Les 3 bateaux sont au mouillage dimanche après midi. Mais le climat n’est pas au top. Dans la nuit nous subissons un violent orage avec un peu de vent. Ce sera un peu animé car un voilier à côté de nous finira par déraper et venir très près d’Unavoq. Heureusement pas de mal.
La foudre tombe dans la baie. Des éclairs violents avec des bruits forts résonnent tout autour de nous.
Zone de mouillage à Shelter Bay |
La foudre tombe dans la baie. Des éclairs violents avec des bruits forts résonnent tout autour de nous.
On apprendra le lendemain qu’un voilier a "perdu" tout son électronique. Après vérification, Alain se rend compte que nous avons un problème d’affichage dans le cockpit des données analogiques de notre anémomètre / girouette. Il semble qu’elle n’a pas aimé le champ magnétique de la foudre. Ce n’est pas une urgence (on a encore les données numériques sur le routeur), on verra ce problème de l’autre côté du canal.
Lundi matin, c’est l’inspection. On nous demande de monter le drapeau jaune afin d'être visible pour l'inspection. Une personne monte à bord et fait la revue des documents et des installations sur Unavoq. Nous apprenons qu’il faut une cuve à eau noire (ou un WC chimique) et une corne de brume à gaz. L'eau du bief de partage des eaux est un lac qui est utilisé comme source d'eau potable par les habitants.
De plus nous devrons nourrir le pilote qui sera à bord donc il lui faut de l’eau en bouteille et un plat chaud à base de viande.
De plus nous devrons nourrir le pilote qui sera à bord donc il lui faut de l’eau en bouteille et un plat chaud à base de viande.
Dès l’après-midi nous achetons le matériel nécessaire à la marina, car le service de location de notre agent Erik est presqu’aussi cher, voir plus, que le neuf. C’est franchement abusif. Il loue même la corne de brume 25$ alors qu'elle est vendue 19$ en ville...
La corne de brume et le WC chimique qui pourra nous être utile aux Galapagos ou dans certains pays demandant une boite à eau noire |
Bref après les achats, les 3 bateaux sont prêts. Nous attendons la confirmation de la date pour le passage. Ce sera vendredi 19 juin à 5h du matin. Notre agent est difficilement joignable, nous devions passer mercredi...
En attendant on profite de faire les entretiens du moteur et les dernières vérifications. Entre les 3 bateaux, on échange et partage nos pratiques, des films, des livres et des conseils. On bricole. Merci à Francesco de Kissanga pour l'aide à caller la poulie de la pompe à eau.
Ce sera aussi l’occasion de faire la connaissance de « Monsieur Crocodile » qui arpente la baie. Une petite frayeur pour tous ceux qui avaient tenté la baignade. Cela a calmé les plus courageux.
Cela ressemble un peu au Loch Ness (photo un peu flou) Mais ici au milieu c'est bien un crocodile |
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