lundi 8 juin 2020

Panama : Turtle Cay marina

Panama

Turtle Cay marina

Après notre traversée sportive depuis Curaçao, une semaine de navigation à la barre sans pilote automatique, nous apprécions le calme et la beauté de Turtle Cay, dans la région de Nombre de Dios au Panama (côte Sud-Est, non loin de la Colombie).


Unavoq au ponton de quarantaine
Taud de protection solaire monté car il fait chaud
et parfois il pleut dru
(cliquer pour agrandir)

Autour de nous, de grandes étendues de verdure avec de magnifiques arbres aux frondaisons luxuriantes colonisées d'orchidées sauvages et d'animaux étranges. Le calme de Curaçao est remplacé par le bruit des perruches qui jacassent le jour et le cri rauque de bête féroce des singes hurleurs que l'on entend d'un bout à l'autre de la jungle. Manque plus que les tamtam rythmés pour se croire dans un film de Tarzan !


A l'ombre des Ficus et palmiers du parc de la marina
Orchidées sur un cocotier en bord de plage
Au loin on voit et on entend la mer avec de gros rouleaux de vagues qui déferlent sur une longue plage. Quel spectacle! 
Cela nous change de Curaçao où pendant 3 mois nous n'avions que des cactus et des étendues de sable, de quoi remonter le moral des troupes.

Plage Nord
Au bord, plateau volcanique avec reste de bloc de lave noir qui brise le ressac
Les conditions actuelles liées à la pandémie font que peu de bateaux et d'équipages sont encore présents. Quasi tous reviennent des San Blas où la saison est terminée faute de touriste. Nous retrouvons avec plaisir notre ami Christophe rencontré à Curaçao, qui nous fait la visite des lieux.

Orizaba, l'Ovni 43 de Christophe mis à terre
Ici au Panama, nous sommes encore en période Covid, tout est fermé et il n'est pas autorisé de circuler en ville. On est contraint de faire une quarantaine de 14 jours à notre arrivée. Heureusement le gérant de la marina nous décompte le temps du voyage en mer et nous autorise aussi à circuler dans la marina à condition de laisser une personne dans le bateau.
Littéralement :  quai de quarantaine

Par contre impossible de faire les papiers relatifs à notre arrivée au Panama. Le service d'immigration de Portobelo est fermé ainsi que les services de douanes de Linton ; nous resterons des "clandestins" durant un mois.

La marina n'est pas très grande mais son environnement est spectaculaire. Côté accueil le personnel est très agréable, toujours prêt à rendre service. Notre espagnol basic nous sera très utile car les gens du cru ne parle pas l'anglais et encore moins le français.

Côté pratique, il y a 3 douches propres et surtout à disposition des machines à laver (1$ par machine !) et des sèches linges (1$ par sèche linge). Compter 300$ par mois pour l'amarrage au ponton ou le stockage à terre : c'est la moins chère de toute la côte Sud Est de Panama. L'eau et l"électricité sont à disposition gratuitement. Il est possible de lever jusqu'à 12 tonnes et 43 pieds, en enlevant quand même l'étais avant pour passer le portique de levage.

Portique de levage 12t max

Darse de levage
Il n'y a pas de boutique d'approvisionnement mais une camionnette passe 2 fois par semaine pour livrer des fruits, des légumes, des oeufs et du poisson. Il est possible de commander certains articles à la camionnette, pratique.

Ravitaillement au cul du véhicule

La marina propose également pour 10$ de vous emmener à la ville d'à côté  (Nombre de Dios) vous approvisionner chez une boutique tenue par des chinois.
Alain aura l'occasion de partir un mardi (jour des hommes) pour récupérer quelques denrées comme de la viande. Ici il y a des journées "Homme", et des journées "Femme" : comprenez qu'un jour sur 2 l'un ou l'autre peut circuler, et personne le dimanche. 

Coté sécurité, c'est top : Portail d'entrée du parc avec gardien, second portail plus loin et base des Coast Guards dans la marina même.

Armoiries de l'aéronavale

La période de quarantaine passée, nous partons découvrir le magnifique parc qui nous entoure. En prenant à pied la route qui mène à "Nombre de dios" on découvre une foret dense où l'on entend des bruits étranges : c'est la  jungle qui est tout autour de nous.

Qui dit jungle, dit présence animal.  Ce sera l'occasion de voir plusieurs animaux comme :

- les paresseux qui dorment dans les arbres 
- des singes hurleurs que l'on entend dès qu'il pleut 
- un écureuil roux dans les cocotiers 
- un tamanoir perché dans les arbres
- une couleuvre venue nous rendre visite sous notre ponton
- des aigles, des perruches, des toucans ...

Plusieurs animaux sont protégés
Ici le panneau du Tamanoir

Tamanoir 
(Myrmecophaga tridactyla)
Paresseux à deux doigts
(Choloepus didactylus)
Singes hurleurs
(Alouatta caraya)
Couleuvre verte sous notre ponton à la marina 
(Opheodrys vernalis, localement appelée Culebra Verde Lisa)

Surprise trouvée dans les rideaux du carré

Le nid de guêpes maçonnes 
Un des points négatifs de cet endroit magique ce sont les Chitras. De minuscules petits moustiques, presque invisibles à l'oeil nu qui viennent vous attaquer toute la journée les jours de beau temps et vous laissent des boutons qui démangent à vous gratter à sang. Une des solutions est de s'enduire d'huile de coco qui graisse la peau et empêche les moustiques de vous piquer. Alain ne s'est presque pas fait piquer car les Chitras n'aiment pas les poils...  C'est peut être une autre solution.

Moi, j'ai été dévorée, je n'ai pas arrêté de me gratter essentiellement sur les pieds, les jambes et les bras. Certains soirs, j'ai même été contrainte de prendre un antihistaminique pour me soulager. Bref un vrai bémol au paradis. Porter des pantalons et des manches longues permet de se prémunir des insectes, mais quand il fait chaud...

Patricia en tenue de combat contre les Chitras
A gauche l'ami Jean Pierre du voilier copain Vivian
Alain en tenue de combat
A la marina il y a aussi des plages. Notre ponton est à l'écart des autres bateaux, mais le plus près de la plage. Une magnifique plage de sable blanc protégée par une barrière rocheuse qui casse les gros rouleaux de vagues.

On devine le restaurant derrière Patricia

Une piscine privée à 30° rien que pour nous dans un environnement magique. Il y a d"aménagé" un petit restaurant de plage qui propose des cocktails et des repas à des prix très raisonnables au bord. Il est tenue par Maria Thérésa et Dido : un cadre purement idyllique. On ira déguster des Mystérious (cocktail),  des crevettes fraiches et des hamburgers (on manque de viande rouge).

Quand le soleil tape, les couleurs sont éclatantes

La belle plage et son phare factice
mais tellement photogénique
C'est dans l'eau non loin de la plage que nous trouverons nos premiers dollars des sables vivants mais aussi sous forme fossile. 

Dollar des sables 
(Clypeasteroida)
Pour le plaisir des yeux
on vient regarder le coucher de soleil vers 18h30

Ce séjour à la  marina sera aussi l'occasion de faire le tour des réparations et des aménagements à améliorer pour poursuivre notre route. Tout d'abord le pilote automatique qui est tombée en panne. Alain devra le démonter pour heureusement s'apercevoir qu'il n'est pas cassé, seulement dévissé. Un gros travail de démontage et de remontage.

Démontage du vérin du pilote
Egalement second démontage de la pompe à injection pour la fuite d'air. Là aussi Alain réussira à changer le joint usé et le remplacer par un nouveau joint. Côté moteur tout re fonctionne.

Côté amélioration, ce sera la couture car notre capote a besoin d'un peu de reprise, certaines pressions ayant lâchées.

Ambiance de cockpit
Ajout d'un ombrage en pied de taud 
Panama ayant commencé à réouvrir, il est temps pour nous de faire nos papiers. Avec une lettre manuscrite de quarantaine faite par la marina, nous partons en taxi pour Portobelo. Quel chemin ! Il nous faut d'abord traverser toute la jungle du parc qui nous entoure puis rejoindre la route goudronnée. De là il nous faudra encore rouler sur 4o Km pour arriver en ville (une bonne heure de voiture).

Le service d'immigration est ouvert. Hélas, les agents nous apprennent que notre papier marina n'est pas bon car il faut un certificat de Cristobal prouvant que nous ne sommes pas atteints du Covid. Les personnes de l'immigration sont très sympathiques et nous donnent tous les renseignements pour obtenir ce certificat par Internet...  Mais hélas, il nous faut repartir et revenir avec le certificat. Cela nous a coûté 50$ de taxi.
Dès notre retour, Alain s'active sur internet et vers 14 h nous récupérons le fameux certificat. Il nous faut maintenant reprendre un taxi pour retourner à l'immigration.

Nous trouvons enfin un taxi samedi matin et repartons à l'immigration mais contrairement aux indications fournies jeudi, la porte est fermée. Après prise de contact téléphonique, il nous faudra attendre 2h qu'une personne arrive de Colon et au vue des documents refusera de nous faire nos visas.
Aucun moyen de négocier, nous serons quite pour repartir sans nos visas avec encore 50$ de taxi. Cela fait cher les papiers !

En fait, Turtle Cay n'est pas un port d'entrée, on ne peut donc faire la Zarpe d'entrée nécessaire pour l'immigration. On fera donc un saut à Linton (2 heures de navigation) pour faire notre entrée officielle. Ce sera l'objet du prochain post.

Le voilier copain Vivian (Jean Pierre et Mireille) venant nous rejoindre depuis Bonaire, nous restons 3 jours avec eux avant de repartir faire les papiers. Un ennui de santé les empêche de continuer leur route avec nous, c'est avec tristesse que nous nous quittons. A peut-être dans un an de l'autre coté du Pacifique, qui sait ?

Vue sur la passe d'entrée de la marina
avec Jean Pierre et Mireille

Le souvenir que l'on gardera de l'ambiance de Turtle Cay


Départ de la marina
Fin

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