Le poisson exocet est son emblème (poisson volant) |
La traversée n'a pas été calme. On avait voulu tester le catamaran au près. Il marche bien, avec peu de vent, on atteint rapidement les 7 noeuds, soit une moyenne de 2 noeuds de plus que notre précédent monocoque.
Par contre le bruit du voilier qui glisse sur l'eau est impressionnant. Je ne parle pas des coups de butoir sous la nacelle (ils sont dus aux vagues passantes entre les 2 coques). Le bruit provient de l'écoulement de l'eau au niveau des jupes arrières, il me fait penser à un torrent de montagne. Le flux est puissant, sourd et nous surprend. Notre monocoque, à la même vitesse, était silencieux. On sent que le catamaran est profilé pour aller bien plus vite, et que les jupes arrières stabilisent et forment une trainée marquée. Les sensations sous voiles sont différentes ; il est aussi sécurisant de par sa largeur, mais bien plus réactif : on sent bien les accélérations de vents.
La mer étant formée, on arrive à Huahiné vaseux, avec des maux de têtes. L'ile est cependant magnifique et nous fait bien vite oublier cette traversée désagréable.
Carte en relief de Huahiné réalisée par des élèves (Le Nord est en haut) On voit bien les passes d'entrée En bleu foncé, les zones navigables dans le lagon |
C'est toujours une surprise d'entrer dans un lagon par une passe que l'on ne connaît pas : courants inconnus, rouleaux sur le platier, houle qui cache l'entrée, balises pas toujours bien visibles, bref c'est le moment où tous nos sens sont aiguisés afin de prendre rapidement les bonnes décisions.
Une fois entrée, les eaux calmes du lagon contrastent avec la mer agitée. On mouille au Nord, en face de Faré, le village principal de l'ile. Je ne recommande pas le mouillage coté plage, car si l'on est bien protégé des vents dominants, on l'est moins de la houle qui entre par la passe juste derrière.
On mouille dans 2 m d'eau, un régale pour les yeux
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Nouveau ponton de la ville avec un superbe Faré recouvert de bardeaux de bois
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Le village de Faré, vue sur le quai principal |
A peine arrivés, une barque de pêcheurs nous propose des langoustes. Dégustées avec un petit vin blanc et un écrasé de pommes de terre, le repas nous fait vite oublier la navigation au près |
La petite ville de Faré est très accueillante, et on y trouve de tout : pharmacie, magasin de bricolage, essence / gasoil, supermarché très bien achalandé, de nombreux petits restaurants pas chers (1500 fr la grande assiette pour 2 de thon cru au lait de coco, soit 12 € ), des marchands de fruits / légumes / poissons frais. La fin du mois d'octobre est le tout début de la saison des ananas, super sucrés et bien jaune orange.
En cette saison, le mauvais temps ne dure pas, mais les coups de vents sont parfois violents. On aura 41 noeuds de vent d'Ouest au mouillage de Faré et 2-3 jours de gris / pluie. Le mouillage se fait sur du sable, il tient bien, et le platier protège efficacement de la houle du large. Par 2 m d'eau, on mouille l'ancre de 35 kg avec 15 m de chaîne de 10 mm plus la grande main de fer habituelle.
Pour aller en ville, on peut utiliser gratuitement le ponton du Yacht Club qui est en fait un restaurant avec belle vue sur la baie. L'eau potable est gratuite aux douches sur la plage à gauche du ponton (pas facile de monter l'annexe sur la plage et de charger les bidons dedans), ou en ville en traversant le grand quai des pêcheurs et la route (toilette publique et bac à vaisselle). Lors des jours de fêtes nautiques, un tuyau est installé au quai des pêcheurs, et l'eau est alors facile d'accès. Sinon, le Yacht Club propose 10 min de robinet pour 500 fr (soit 4 € pour environ 140 litres avec le débit utilisé). Il ne propose plus de payer au litre, nous avons été les derniers à le faire en insistant car la pancarte existait encore ...
Le 24 octobre 2022 a eu lieu la grande course de pirogue inter-iles nommé Havaïki Nui, pile poil pendant la semaine de mauvais temps. La mer était très formée (avec des creux de 2-3 m et 20 à 30 nds de vent). La course ne fut ni retardée, ni annulée, et les pirogues ont traversé de Huahiné vers Raiatea (18 mn) dans ces conditions très difficiles. Ces athlètes ont un moral bien trempé, et aussi un très bon sens de la navigation car au raz de l'eau on ne voit rien en haute mer, même l'ile d'en face toute proche.
Départ de la course, juste à coté de notre mouillage :) |
L'équipage favoris, arrivé premier comme l'an passé |
Le front de mer se couvre de bateaux de pêche 166 équipages participant au concours |
Cette année le record sera de 107,5 kg pour un Marlin (espadon) avec 5,4 millions de fr de prix (environ 40 000 € quand même) |
Cabine avant Bâbord |
Cabine arrière bâbord |
C'est aussi l'occasion de naviguer vers le Sud de l'ile, mais le vent n'est pas toujours dans le bon sens alors on fera en partie du moteur.
A gauche le Motu Vaiorea, au pied duquel il y a un jardin de corail avec plus de 50 variétés de poissons |
Plage d'Hana iti |
Il est possible de privatiser une partie de la plage et de faire venir un traiteur avec orchestre, Vahinés ... (comme nous l'avons vu lors de notre première visite lorsqu'un gros yacht est venu) |
On utilise la bourre de coco pour extraire le lait de coco |
Pressage à la main et mélange avec farine et levure |
Arrêt pour découvrir l'empreinte légendaire de Pi'Horo (Bien zoomer au centre, on dirait un pied marqué dans la roche) |
Au milieu de nulle part, une cabine téléphonique fonctionnelle ! |
La route est belle et goudronnée |
Plusieurs abris sont bienvenus pour se protéger des pluies torrentielles |
Rencontre inopinée avec Paul et sa femme Mélodie en voyage de noces à Huahiné Le monde est bien petit |
Véritable bénitier de l'église de Faré (Tridacna Gigas) |
Au Nord, dans le lagon, pièges à poissons de Fa'Una Nui |
Bye bye, prochaine escale Raiatéa, toujours plus à l'Ouest. |
Beau reportage, on adore cette île où on a passé beaucoup de temps pendant le Covid. Bon vent à vous
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