mardi 1 janvier 2019

Cap Vert : SAL

Capo Verde : Ilha do Sal

Pour cette traversée de 800 miles nautiques entre les iles Canaries et les iles du Cap Vert, nous avons accueilli à bord un jeune équipier nommé Barteck. Le but étant pour nous de pouvoir tester d'autres voiles que celles utilisées jusqu'à présent, notamment notre gennaker et notre spinnaker. Ce renfort est bienvenu notamment pour les manoeuvres et les quarts de nuit : à trois on peut dormir théoriquement 6h d'affilées au lieu de 3.
En sortant de Las Palmas, nous sommes à nouveau secoués comme des pruniers. Vagues croisées dûes à une houle du Nord Ouest et à un vent établi du Nord Est à 20 noeuds. Résultat : nous sommes tous les trois malades. Avec Patricia nous n'avons été malade qu'une seule fois depuis 2 ans de navigation, et encore c'était le soir de notre départ de Leucate après avoir un peu trop abusé des libations de la fête...

Le voyage durant 8 jours, nous prenons notre mal en patience. On se dit aussi que l'on serait bien mieux à la maison au coin du feu, car autant l'inconfort est supportable, autant le fait d'être malade ne l'est pas. 

Au troisième jour on va déjà mieux, et le jour suivant on peut se mettre à essayer nos voiles. En discutant avec d'autres voyageurs naviguant aussi sur des Ketchs comme nous (voilier possédant 2 mats dont le plus petit est à l'arrière), nous avons récolté de précieuses informations sur l'utilisation possible de notre plan de voilure.

Premier test : on monte l'artimon (petite voile arrière) et l'on modifie notre angle par rapport au vent. Comme toute la traversée s'effectue vent arrière, on peut ainsi déventer le génois (voile de devant) en cas de rafales trop fortes. La combinaison génois - Artimon permet de stabiliser le bateau et d'équilibrer la barre. Elle permet aussi de simplifier les manoeuvres car l'on ne change aucun réglage sur les voiles.
Du coup on n'utilise pas la grand voile, et l'on ne risque donc pas d'empannage intempestif et dangereux. Pour nous c'est une découverte.

Second test : on monte le gennaker au lieu du génois. Une fois la voile installée, la sangle de fixation casse en tête de mat. Notre gennaker est emmagasiné dans une chaussette. On monte la voile inclue dans la chaussette puis on remonte petit à petit la chaussette en haut de la voile afin de libérer la voile.

En tombant sur le pont, la chaussette passe par dessus bord et entraine la voile et les cordages dans l'eau. Catastrophe, on risque de perdre la voile et de se retrouver avec des cordages dans l'hélice du moteur. Heureusement la voile est attachée au pont, et l'on peut la remonter sans que les écoutes (cordages de manoeuvre) ne s'embobinent dans l'hélice. Par contre la chaussette s'est remplie d'eau. Comme elle mesure 16 m, cela représente une énorme reserve d'eau que l'on ne peut remonter à 2. En manoeuvrant avec une écoute et un winch, on arrive à vider petit à petit la chaussette. Ce n'est pas facile car le bateau est propulsé par l'Artimon et continue donc d'avancer à 3 noeuds.

gennaker et écoutes emmêlés dans le cockpit
Tout est bien qui finit bien, mais l'on se retrouve avec le gennaker en vrac dans le cockpit ainsi qu'une chaussette emmêlée au système de remontée... On mettra une après midi à remettre la voile dans sa chaussette proprement afin de pouvoir réutiliser le gennaker.
Barteck et Patricia au prise avec la chaussette du gennaker.


Le gennaker : Belle voile hissée proprement :)

Ah, j'oubliais : j'ai dû monter en tête de mat aller rechercher la drisse du gennaker restée en haut. En navigation cela devient du sport de monter au mat car il faut s'accrocher pour ne pas se balancer au rythme des vagues.  On se passerait bien de ce genre d'exercice en pleine mer.

Exocet (ou poisson volant)
retrouvé sur le pont d'Unavoq au petit matin
Après cette mésaventure, nous utiliserons le gennaker pendant tout le reste du voyage. C'est vraiment une voile interessante, stable, avec une grande plage d'utilisation :  de 60° à 150° de vent arrière, de 5 noeuds à 15 noeuds avec rafales à 20 noeuds, elle est idéal pour les longues traversées au portant (par vent arrière). 

La prudence nous fera démonter la voile de nuit, car cette grande voile est puissante et pourrait nous obliger à des manoeuvres déjà compliquées de jour...

Durant la traversée, nous avons eu la surprise de trouver des passagers clandestins à bord : il s'agissaient de poissons volants ayant terminés leur vol plané sur le pont durant la nuit. 
Après plus d'une semaine de mer, nous atterrissons au village des pêcheurs de Palmeira sur l'ile de Sal. Le bateau restera au mouillage dans la baie protégée du port car il n'y a pas de ponton. Ce sera nos premières formalités hors union européenne. Venant par la mer, nous avons droit à un visa gratuit et à une taxe de 5 € pour le bateau. Les formalités se font sur place facilement, nous sommes très bien accueillis.

A noter que pour l'eau, il faut venir le matin avec ses bidons. On paie comme les locaux, au litre. Le service est fourni par un désalinisateur communale, au milieu du village dans un sorte de garage grillagé. Il faut faire la queue, mais c'est convivial de retrouver tout le village ici.

On peut mouiller au Sud de l'ile, en face d'une très belle plage, mais le mouillage est très rouleur et inconfortable.

Tables du port de pêche où l'on dépèce les prises

Mouillage de bonne tenue durant l'Harmattan
(vent fort local)

Achat de poissons frais au port

Notre repas du midi sera dépecé par un jeune très habile

Visite à Santa Maria, belle plage du sud de l'ile


Au moment où nous écrivons ces lignes, nous sommes toujours au Cap Vert, marina de Mindelo sur l'ile de Sao Vicente, depuis deux jours.


4 commentaires:

  1. Bons vents bonne année 2019 Sabine la torrefaction

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  2. Bonne Année à vous plein de bonnes choses. Bisous à bientôt. Gilles JO

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  3. drisse en haut du mat !!! le métier rentre .. .. bonne continuation !
    Freds

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  4. Coucou Patricia
    Merci de nous faire partager cette aventure
    Bon voyage
    Pauline (de la DRC)

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