mardi 6 avril 2021

Polynésie : Les Marquises (Fatu Hiva)

 Fatu Hiva

L'impressionnante baie des vierges

Notre voyage du Nord au Sud au sein de l’archipel des Marquises se termine par l’ile de Fatu Hiva où nous ancrons dans la mythique « baie des vierges ». Pour la petite histoire, les premiers marins l’avaient appelée la baie des verges, mais cela n’avait pas plu aux missionnaires arrivés plus tard, ils ont donc légèrement modifié le nom…

  

La baie sous un soleil de plomb

Le spectacle est splendide. Quel beau paysage qui entoure la baie, et que dire du balai incessant des grandes raies Manta curieuses, venues nous accueillir ! On oublie vite le désagrément de la navigation (c’est souvent le cas entre les iles) avec des vagues croisées et une mer formée inconfortable.

Il y a seulement 3 bateaux dans la baie. Nous ancrons derrière les autres bateaux à 18 mètres de profondeur, au milieu de la baie. Celle-ci est grande mais le fond tombe très rapidement à pic, l’espace de mouillage n’est finalement pas si grand que ça.

Dès le lendemain nous partons à la découverte de l’ile. Nous laissons le dinghy au ponton avec les barques des pêcheurs, une ancre arrière pour le sécuriser. Le ponton est très bien protégé et facile à aborder.

On suit la route principale et on commence à s’avancer dans le village de Hanavave. Très vite nous faisons connaissance avec les habitants sortis pour nous rencontrer. L’accueil est de suite très chaleureux. A peine arrivé, on nous offre des bananes pour notre promenade.

Un peu plus loin, des femmes attendent devant le seul magasin d’avitaillement ouvert tous les jours. Elles nous recommandent de poursuivre notre route pour aller chercher des mangues dans le fond de la vallée.

Effectivement, plus loin nous trouvons des manguiers dont les fruits fraichement tombés sont superbes. On ramasse les mangues à terre, mais nous sommes apostrophés par Arounui qui nous dit de laisser ces mangues à terre : elles sont pour les cochons.

Il nous invite à entrer dans sa maison. On passera un très bon moment avec lui et sa famille autour d’un café. Il nous raconte leur vie à Tahiti puis leur décision de revenir à Fatu Hiva pour y vivre. En même temps il nous approvisionnera en mangues, pamplemousses et citrons. Du coup on retourne au bateau chargé de fruits.

Dans ce village, la plupart des habitants sont des sculpteurs qui réalisent notamment ces fameux Tikis en bois ou en Pierre. Les femmes quant à elles sont souvent en charge de la réalisation de Tapa (spécialité de l’ile) et des préparations Monoï à base de fleurs de Tiare et d’huile de noix de coco. 

Pendant notre séjour, on découvrira les réalisations de Christian, de Léo, de Marc, de Simon et de sa femme Sissi, chacun ayant un style différent. Il n’a pas été facile de faire un choix mais nous avons essayé de faire plaisir à tout le monde. On repart ainsi avec plusieurs petits chefs d’œuvre artisanaux.

Sculptures sur bois et os

Détails de sculpture de bois de rose


 Alain a particulièrement apprécié la convivialité de Simon et de Sissi. 

Sinon dans son atelier
 
Sisi avec son stand de l'artisanat

Nous avons passé de bons moments avec eux. Ils nous ont montré leur savoir-faire et expliqué leur technique.

J’ai pu à cette occasion apprendre comment réaliser des tapa. On tape une fine écorce d’arbre à l’aide d’un outil en bois dur sur une pierre plate. C’est du boulot et j’en ai vite eu des crampes dans les bras.  L’outil est lourd (il est en bois de fer) et il faut taper fort pour écraser les fibres.

Patoune en action

Le résultat, le tapa a triplé de largeur

Coté promenade, il y a de quoi faire, nous avons été à la cascade qui se trouve au fond de la vallée. Un superbe endroit bien à l‘abri du soleil où nous avons pu nous baigner dans une eau claire et fraiche. 

Cascade de 20 m avec son bassin d'eau pure

Le chemin n’est pas difficile et bien balisé. Il serpente le long de différents « paepae » construits par les anciens. Il y a d’ailleurs un magnifique pétroglyphe juste avant la rivière représentant un homme les bras en l’air.

Pétroglyphe de la rivère

Un autre jour nous sommes montés en haut de la route qui emmène à l’autre village (Omoa, le village principal). Heureusement nous sommes partis tôt (vers 7h du matin) car la route est en plein soleil avec peu d’abris. De plus elle grimpe avec des pentes plus pentues que nos routes françaises. On est monté à la croix qui surplombe la vallée et puis à l’antenne du relais téléphonique. De là nous avions une superbe vue sur la baie, sur les bassins versants des monts qui nous entourent et sur notre bateau. 

 

Baie des vierges vue de la BTS
(antenne téléphonique) 

Nous avons eu de la chance car l’après-midi même, un incendie s’est déclaré brulant toute une grande partie de la montagne pendant toute la nuit. 3 voiliers sont d’ailleurs partis en prenant peur, les flammèches incandescentes pouvant arriver sur les bateaux. Il faut dire que c’était impressionnant de voir la montagne en feu, toute incandescente de nuit. Mais heureusement tout s’est bien terminé, le feu n’ayant détruit que des herbes. 

Avant le feu

Après l'incendie

Amis voileux, dans le village il n’y a qu’un seul magasin d’alimentation, une poste et une mairie.  Il n’y a pas de distributeur d’argent et il n’y a pas d’endroit pour jeter les poubelles. Il faut demander aux habitants qui proposent de vous les bruler à condition de les trier avant. Souvent aussi les habitants nous ont demandé du matériel comme des amarres ou des cordes pour attacher leurs animaux. C’est un moyen d’échange car les voiliers arrivants de Panama n’ont pas de Francs Pacifiques et aucun moyen d’en avoir avant Hiva Oa.

Alain a proposé aussi ses services pour aider à la réparation d’outils. Plusieurs sculpteurs avaient des soucis avec leur outil Dremel. Alain a ainsi pu les aider en refaisant plusieurs interrupteurs que la poussière avait « brulé ». 

Il en sera de même avec Joaquim le responsable du réseau téléphonique sur l’ile. Nous irons avec lui contrôler le parc de batteries et les panneaux solaires de la BTS (antenne relai GSM). Alain aura eu ainsi un petit rappel de l’un de ses différents métiers exercés (chez Bouygues Télécom). Grâce à ce travail, le soir nous avions tous récupéré l’accès à la ligne de téléphone mobile. C’est du bas débit (Edge et non 4g), mais suffisant pour capter la météo et pouvoir utiliser WhatsApp et Messenger.

Dans le village, nous ferons aussi la connaissance de Suzanne et Émile qui cultivent des légumes dans leur « Faapou » (jardin dans la montagne). Ils sont d’ailleurs en train de monter un stand pour proposer des légumes et des fruits à la vente pour les voiliers.

Faapou en fond de vallée

Ils nous apporteront des concombres, des avocats, des pamplemousses, des bananes et des citrons. En discutant avec Suzanne on apprendra qu’elle est la cousine de Lucien, notre ami de Hiva Oa, le monde est petit !  On passera ainsi de bons moments avec eux en montant notamment à leur « faapou ». 


 Émile nous fera visiter son exploitation et nous emmènera à la découverte des vestiges du passé qui ornent son terrain. Il nous montrera ainsi plusieurs pétroglyphes magnifiques qui ne sont hélas pas entretenus. 

Les gravures sous les fougères

Ou au bord de la rivière

Un clin d’œil pour Lucien qui j’en suis sûre serait ravi de venir découvrir ce lieu.

Ici aussi, l’Aranui emmène les touristes et le village propose à cette occasion un marché artisanal avec une animation musicale. 


Voilà ainsi s’achève pour le moment notre aventure dans les Marquises que nous quittons pour rejoindre l’archipel des Tuamotu. La saison des alizés commence (vent constant d’Est en Ouest au niveau de l’équateur), nous pouvons aller vers l’Ouest plus facilement.

Nous écrivons ces lignes depuis l'ile de Makemo, avec très peu d'Internet aussi nous ne pourrons répondre rapidement...



1 commentaire:

  1. Superbes toutes ces photos et merci pour ces commentaires toujours très riches en informations qui nous permettent de voyager avec vous tout en apprenant. Bon vent à vous pour la suite de votre périple. Bises MariePier

    RépondreSupprimer